L’émergence de villes dynamiques est un enjeu déterminant pour l’avenir de l’Afrique subsaharienne. Si l’amélioration significative de la productivité agricole est la condition première d’une réduction de la pauvreté (la majorité de la
population du continent vivant en zone rurale), le dynamisme des villes est un facteur majeur pour accroître leur capacité d’accueil. Dans les années à venir, les flux migratoires vers les centres urbains devraient se maintenir à un niveau
élevé. Mais si les villes ne jouent pas leur rôle, les conditions de vie des travailleurs urbains deviendront de plus en plus précaires. En l’absence de pôles économiques dynamiques, le recul de la pauvreté rurale se traduira directement
par une pauvreté urbaine accrue. Les sources du dynamisme des villes ne sont pas simples à identifier. Certains pointeront un accès aisé au foncier, d’autres la qualité des infrastructures, d’autres enfin insisteront sur les services publics
de connexion au monde (transports, téléphonie, internet). Mais tous seront d’accord pour souligner l’importance de marchés du travail qui fonctionnent bien. En fait, on peut raisonnablement avancer que la plupart des externalités
qu’apportent les économies d’agglomération transitent par les marchés urbains du travail. C’est ce qui rend cet ouvrage de recherche sur Les marchés urbains du travail en Afrique subsaharienne aussi opportun.