
Ces dernières années, un paradigme nouveau a guidé la conception d’un nombre croissant de projets urbains de l’AFD : mettre l’habitant au cœur de ces projets, à la fois comme bénéficiaire et comme acteur. Le projet « Lalankely », ou « Ruelles », qui intervient sur le désenclavement, l’assainissement et les services essentiels des 328 quartiers défavorisés d’Antananarivo, en offre une illustration.
Par ailleurs, le développement urbain qui s’est longtemps focalisé sur les capitales, comme Antananarivo, ne peut se penser sans considérer le territoire national dans son ensemble. C’est l’objet du « Programme d’appui et de développement des villes d’équilibre » à Madagascar , dont les enjeux sont l’attractivité des villes intermédiaires, leur dynamisme économique, leur autonomie, le maillage d’infrastructures prioritaires, la structuration de l’espace et leur adaptation aux changements climatiques.
Que l’on intervienne dans les quartiers précaires, vulnérables aux risques naturels ou dans les villes intermédiaires plus exposées aux enjeux climatiques, l’habitant doit être un véritable acteur et un élément moteur de ces projets. S’il peut être mobilisé dans l’identification des besoins, dans la mise en œuvre des travaux, il est possible d’aller encore plus loin dans une gestion décentralisée d’une partie des services essentiels.
Dès lors se pose la question du rapport qui se construit avec la puissance publique censée être garante du bon fonctionnement de ces services, mais souvent dans l’incapacité de répondre à la demande, ou encore peu désireuse parfois d’intervenir dans certains territoires où les constructions sont jugées comme informelles voire illégales.
Les projets urbains sont donc une occasion unique d’aller au-delà de l’investissement et, grâce à un renforcement de capacité des institutions et un appui à la structuration sociale des territoires, de réinstaurer un nouveau cadre de dialogue entre l’échelon des institutions et celui de la société civile et des populations. Au regard des enjeux climatiques actuels qui touchent l’île de Madagascar, l’instauration de ce cadre de dialogue semble essentielle pour rendre ces territoires plus résilients.
Comment alors, à travers des approches projets dans des quartiers précaires et des approches programmes dans des villes intermédiaires, l’AFD et ses partenaires tente de redonner toute sa place à l’habitant et de favoriser la construction d’un lien pérenne avec les institutions qui participe à la résilience des territoires ?