

Face à des menaces devenues globales, telles les pandémies, les crises environnementales, économiques, migratoires ou alimentaires, quelles puissances ont su développer des stratégies adaptées ? Si les États-nations se sont construits notamment autour d’enjeux de sécurité nationale, assurée par la protection d’un territoire, la globalisation des menaces remet en question la centralité de leur rôle en matière de sécurité.
« Nos sociétés contemporaines sont sous la pression d’insécurités nouvelles qui impliquent d’autres traitements, souvent contraires aux précédents, et qui favorisent non la superpuissance consacrée et ceux qui veulent lui ressembler, mais principalement d’autres États », appelés « puissances mondialisées », capables non seulement de relever les défis nouveaux de la mondialisation, mais aussi d’en tirer un profit qui les conforte chez eux et les avantage à l’extérieur. »
Lorsque les risques changent de nature et de périmètre, qu’en est-il de l’ancien ordre international ? Le succès amorcé des puissances les plus agiles, qui savent tirer profit de la mondialisation tout en se protégeant de ses méfaits, ne nous invite-t-il pas à repenser la sacro-sainte sécurité internationale pour l’élargir à ses dimensions humaines ? Et, dès lors, n’est-ce pas tout l’ordre mondial qui est à revoir et à refonder ?
Professeur des universités à Sciences Po Paris, Bertrand Badie s’est imposé comme l’un des meilleurs experts en relations internationales. Il est l’auteur d’une trentaine d’ouvrages qui font référence.
Conférence-débat animée par Thomas Melonio, directeur exécutif Innovation, Recherche et Savoirs à l'AFD.