Le sol est comme un monument historique, une construction ancienne à conserver et transmettre en bon état (selon l’ouvrage Collection des métaphores du sol). Alors qu’il faut plusieurs siècles pour que se forment quelques centimètres de sol, il peut être détruit très rapidement.
« Au moins 10 000 ans sont souvent nécessaires pour former un sol d’un mètre d’épaisseur. Selon Yves Coquet et Alain Ruellan, les sols devraient donc être considérés, à l’échelle humaine, au moins comme une ressource non renouvelable, si ce n’est comme un patrimoine à entretenir et protéger », rappelle Vincent Freycon, pédologue au Cirad.
Les sols représentent moins de 30 % de la surface terrestre, dont un tiers est dédiée à l’agriculture (33 % dédiés à la production végétale et 67 % à l’élevage). Ils concentrent un quart de la biodiversité de la planète et lui rendent des services essentiels, notamment la production agricole, et ils contribuent aussi à la régulation du climat, en séquestrant le carbone. Mais les sols sont fortement menacés. Chaque année, près de 200 000 km² de sols sont perdus en raison de l’érosion, du compactage, de la pollution, de la salinisation, ou encore de l’artificialisation liée à l’urbanisation. La FAO estime que si rien n’est fait, la totalité des terres arables pourrait être dégradée d’ici 2050.
Prévenir la dégradation des terres et gérer leur fertilité est un sujet éminemment important pour garantir la souveraineté alimentaire. « C’est essentiel pour accroître durablement la production agricole et être en mesure de répondre à une demande alimentaire croissante tout en préservant les forêts et les espaces naturels », souligne Mathieu Le Grix, responsable de la division agriculture, développement rural et biodiversité de l’AFD.
En cette année de clôture de la décennie internationale de la santé des sols, le stand conjoint de l’AFD et du Cirad au Salon international de l’agriculture mettra à l’honneur les sols, en abordant cinq questions :
- Comment les sols, piliers de la production agricole, fonctionnent ?
- Comment conserver la multifonctionnalité des sols, leur biodiversité et les services écosystémiques produits ?
- Comment protéger les sols de l'érosion et des contaminants ?
- Quelles sont les bonnes pratiques agricoles pour gérer les sols de manière agroécologique et améliorer leur fertilité ?
- Comment lutter contre l’accaparement des terres et les inégalités d’accès au foncier ?
Plusieurs rendez-vous rythmeront la semaine sur les thématiques de l’usage des sols et des inégalités foncières, avec en point d’orgue une conférence mardi 27 février après-midi sur la fertilité des sols et la question de la compatibilité des engrais avec les pratiques agroécologiques pour accroître la souveraineté alimentaire en Afrique (voir encadré).
Sur le stand seront présentés différents projets ou initiatives (TERRI4SOL, RAMSES II, ASSET, CTFD – Comité technique « Foncier et développement », 4 pour 1000) et une infrastructure unique qui étudie l’impact environnemental des produits résiduaires organiques en culture de canne à La Réunion : le Soere-Pro.
Parmi les animations phares : un vivarium avec scanner enterré permettra au public de découvrir les macro-organismes vivants et des animations présenteront le rôle clé de nos sols…
Retrouvez-nous du 24 février au 3 mars 2024 au Parc des expositions,
Porte de Versailles à Paris sur le stand du Cirad et de l’AFD Hall 4, D-144.
Programme détaillé :
Contacts presse :
presse@cirad.fr
Pia de Saint Martin : desaintmartinp@afd.fr - 06 29 66 06 15
- « Comment gérer la fertilité des sols pour renforcer la souveraineté alimentaire en Afrique ? » : inscrivez-vous à la conférence du 27 février, 15h30-17h30, Espace 2000 au Pavillon 1 et en ligne
À l’horizon 2050, la population d’Afrique subsaharienne doublera, ce qui aura pour conséquence d’augmenter la demande alimentaire. Si rien n’est fait pour améliorer la productivité des surfaces agricoles, ce besoin alimentaire croissant sera satisfait mais au prix de déforestation pour accéder à de nouvelles terres. Bien que 80 % des aliments consommés en Afrique proviennent déjà des marchés africains, les rendements agricoles africains restent faibles. Cela s’explique en partie par des sols peu fertiles, avec très de faibles stocks d’éléments minéraux disponibles pour la nutrition des plantes. Au-delà de la très faible fertilité intrinsèque liée à leur pédologie, certaines pratiques agricoles ont appauvri les sols africains, les rendant très peu productifs, car leur niveau de matière organique et leur teneur en éléments minéraux ont fortement diminué depuis leur mise en culture.
La conférence « Comment gérer la fertilité des sols pour renforcer la souveraineté alimentaire en Afrique ? » abordera une question cruciale : les approches agroécologiques fondées sur le recyclage des éléments minéraux via les matières organiques diverses et l'utilisation de légumineuses peuvent-elles, à elles seules, augmenter durablement la productivité des cultures annuelles en Afrique, sans nécessiter davantage d'éléments minéraux apportés par des engrais minéraux ?
Conférence accessible uniquement sur inscription – pour les journalistes : presse@cirad.fr
https://www.cirad.fr/les-actualites-du-cirad/agenda/2024/la-fertilite-des-sols-en-afrique
Cet événement est labellisé dans le cadre des célébrations du 40e anniversaire du Cirad.
A propos du Cirad
Le Cirad est l’organisme français de recherche agronomique et de coopération internationale pour le développement durable des régions tropicales et méditerranéennes. Avec ses partenaires, il co-construit des connaissances et des solutions pour des agricultures résilientes dans un monde plus durable et solidaire. Il mobilise la science, l’innovation et la formation afin d’atteindre les objectifs de développement durable. Il met son expertise au service de tous, des producteurs aux politiques publiques, pour favoriser la protection de la biodiversité, les transitions agroécologiques, la durabilité des systèmes alimentaires, la santé (des plantes, des animaux et des écosystèmes), le développement durable des territoires ruraux et leur résilience face au changement climatique. Présent sur tous les continents dans une cinquantaine de pays, le Cirad s’appuie sur les compétences de ses 1800 salariées et salariés, dont 1140 scientifiques, ainsi que sur un réseau mondial de 200 partenaires. Il apporte son soutien à la diplomatie scientifique de la France. www.cirad.fr
A propos de l’AFD
L’Agence française de développement (AFD) met en œuvre la politique de la France en matière de développement et de solidarité internationale. À travers ses activités de financement du secteur public et des ONG, ses travaux et publications de recherche (Éditions AFD), de formation sur le développement durable (Campus AFD) et de sensibilisation en France, elle finance, accompagne et accélère les transitions vers un monde plus juste et résilient. Nous construisons avec nos partenaires des solutions partagées, avec et pour les populations du Sud. Nos équipes sont engagées dans plus de 4 000 projets sur le terrain, dans les Outre-mer, dans 115 pays et dans les territoires en crise, pour les biens communs – le climat, la biodiversité, la paix, l’égalité femmes-hommes, l’éducation ou encore la santé. Nous contribuons ainsi à l’engagement de la France et des Français en faveur des Objectifs de développement durable (ODD). Pour un monde en commun. www.afd.fr