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Alors que la pandémie de Covid-19 déstabilise un système sanitaire africain déjà fragile, plusieurs acteurs privés de la santé soutenus par Proparco – la filiale dédiée au secteur privé du groupe Agence française développement (AFD) – se mobilisent pour surmonter cette crise économique et sociale majeure.

La pandémie de Covid-19 ne connaît aucune frontière et n’épargne plus l’Afrique. Si elle y est certes moins violemment ressentie qu’en Europe ou qu’aux États-Unis jusqu'à présent, la fragilité et la disparité des systèmes de santé africains rendent la situation potentiellement inquiétante. De nombreux pays africains doivent également lutter contre la contrefaçon de médicaments, enjeu majeur de santé publique. 


Lire aussi : le numéro spécial de la revue de Proparco Secteur privé & Développement sur l’accès des médicaments en Afrique 


L’offensive de la HealthTech africaine

Pour contrer cette crise hors norme – dont les impacts économiques et sociaux sur les populations africaines les plus fragiles s’annoncent considérables en raison de la récession occidentale –, les acteurs privés de la santé se mobilisent. En particulier les start-up orientées sur la santé connectée, secteur en pleine révolution. 

Illustration avec le Pass Santé Mousso, un bracelet électronique relié à une application qui permet de porter sur soi, sous forme de bijou, ses données personnelles et médicales. Créé en 2018 en Côte d’Ivoire par l’entrepreneure Corinne Maurice Ouattara, son usage a explosé avec la crise sanitaire actuelle. « Avec un groupe d’entrepreneurs et soutenus par la Banque africaine de développement [BAD], nous avons proposé de booster le pass pour en faire un outil de pré-diagnostic et de suivi des malades du Covid-19 », explique l’entrepreneure dans les colonnes du Monde

En 2019, elle a participé au programme d’accélération Social & Inclusive Business Camp (SIBC) de l’AFD, qui regroupe chaque année plusieurs dizaines d’entrepreneurs sociaux originaires de toute l’Afrique. Corinne Maurice Ouattara a également partagé son expérience à Abidjan lors d’un récent événement Choose Africa, l’initiative française qui vise à consacrer 2,5 milliards d’euros – via les outils du groupe AFD – au financement de start-up et de PME du continent.

Forte solidarité du secteur privé

Ailleurs sur le continent africain, d’autres initiatives portées par des acteurs privés mettent en place des systèmes qui relient patients et monde médical en cette période de crise. C’est le cas de mPharma, soutenue par le fonds d’impact Novastar II dans lequel Proparco a investi en 2019. Cette start-up, qui opère au Nigéria, au Ghana et en Zambie, vient de présenter un équipement mobile de dépistage Covid-19 à l'Institut Noguchi pour la recherche médicale de l'Université du Ghana.
 


Lire aussi : notre article complet sur la mobilisation des acteurs privés de la santé en Afrique 


Au Kenya, la jeune pousse Ajua (anciennement mSurvey) – spécialisée dans le suivi en temps réel des avis de consommateurs et soutenue par Proparco – a rendu public une éclairante analyse sur l’acceptation des mesures de confinement et des politiques sanitaires. 

Au Maroc, c’est le groupe ODM – qui regroupe plusieurs cliniques et centres de diagnostic spécialisés en oncologie – qui s’est mobilisé dès le début de la pandémie en fournissant plusieurs respirateurs et moniteurs à l’hôpital de Sidi Moumen à Casablanca. En 2018, Proparco a participé, auprès d’un consortium d’investisseurs, au rachat du groupe ODM à ses actionnaires historiques. Une opération qui a permis d'accroître le nombre de consultations de diagnostic et de traitement des cancers au Maroc.