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Projet ECSI education citoyennete developpement durable Maroc
L’AFD et le Groupe de concertation d’Éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale (ECSI) publient un panorama des acteurs de l’ECSI en Afrique, en Asie et en Amérique latine, offrant une meilleure vue sur leurs profils et les outils d’éducation déployés.

L’Éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale (ECSI) est l’un des moyens qui doit permettre d’atteindre l’une des cibles des Objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies : faire en sorte que tous les élèves acquièrent d’ici 2030 les connaissances et compétences nécessaires pour promouvoir le développement durable. Elle vise cependant à sensibiliser bien au-delà des écoles en incitant chacun à s’informer, à comprendre et à agir pour le changement.

Jusqu’à présent, l’ECSI était surtout tournée vers un public français. Des acteurs situés dans les pays du Sud, partenaires de la coopération française, s’en emparent néanmoins sous d’autres formes, qui restent en phase avec les enjeux de sensibilisation aux problématiques internationales (dérèglement climatique, migrations, répartition des richesses) et de mobilisation des citoyens, en particulier des jeunes.

Pour mieux connaître ces acteurs, l’Agence française de développement (AFD) et le Groupe de concertation d’Éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale, constitué d’une soixantaine d’entités (pouvoirs publics, associations, réseaux éducatifs), ont commandé un rapport visant à les identifier et à caractériser la diversité des « éducations à » pratiquées.


Lire le Panorama des actrices et acteurs de l’Éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale aux Suds


Des approches très variées

Ce panorama des acteurs de l’ECSI dans les pays du Sud, réalisé par le cabinet Eval4change et présenté le 7 novembre, doit aussi contribuer au rapprochement d’acteurs majeurs pour le développement avec de nouvelles réflexions et collaborations. Situés en Afrique, en Asie ou en Amérique latine, ces acteurs appartiennent à des domaines très variés : médias, volontariat, éducation populaire, recherche, défense des droits humains, communautés et peuples autochtones, écologistes, collectivités…

Premier constat : aucun terme ne permet d’appréhender la diversité des approches, qui sont liées à un contexte (éducation à la paix dans les zones de conflits) ou à la nature de l’organisation concernée – l’éducation au développement durable et l’Éducation à la citoyenneté mondiale (ECM) étant les concepts les plus utilisés.

« Il y a autant de méthodologies et d’outils d’éducation qu’il y a d’acteurs, confirme Noura Elouardi, coordinatrice exécutive du Centre de recherche et d’information pour le développement (Crid). Les priorités stratégiques peuvent être différentes entre deux organisations. Les pratiques s’adaptent aux publics, aux contextes, aux priorités des communautés et des territoires en termes de thématiques, elles s'adaptent aussi aux histoires et cultures associatives des organisations. »

« Les projets sont souvent plus pragmatiques »

« Mais qu’il s’agisse d’éducation populaire, d’éducation communautaire, d’ECSI ou encore d’ECM, l’objectif est toujours d’accompagner les personnes et les communautés à renforcer leur pouvoir d’agir pour prendre part à la transformation des sociétés pour plus de justice sociale et environnementale notamment », ajoute Noura Elouardi.


Lire aussi : Le rôle essentiel de l'Éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale : argumentaire commun


Autre enseignement de l’étude : le terme de « solidarité internationale » apparaît peu adapté à la manière dont les actrices et acteurs pensent leur action. Ces organisations œuvrent pour la solidarité d’abord à un niveau communautaire ou local. Elles peuvent se projeter à l’international pour nouer des alliances avec d’autres partenaires, mais elles n’utilisent pas les deux termes ensemble, qui renvoient davantage au cadre de la coopération au développement.

« Au Sud, les projets éducatifs sont souvent plus pragmatiques et orientés vers des solutions concrètes aux problèmes locaux, comme l'accès à l'eau potable, la sécurité alimentaire et la résilience face aux catastrophes », estime Madrick Anicet Tonakambio, président de l’association Sterna Africa.

« Les échanges entre acteurs, l’amélioration de l’interconnaissance sont des clés essentielles pour partager des outils, mutualiser nos ressources et ainsi enrichir les pratiques. Mais également pour mieux comprendre les enjeux globaux, leurs causes, et aborder les enjeux et défis majeurs avec justesse et finesse et, ainsi, contribuer à construire, depuis et avec les personnes et les communautés, des réponses pertinentes et impactantes », souligne Noura Elouardi. Madrick Anicet Tonakambio ne dit pas autre chose : « Il faut impérativement multiplier les rencontres entre les acteurs. » Une démarche dans laquelle s’inscrit ce panorama des acteurs et actrices de l’« éducation à » des pays du Sud.

Pour aller plus loin :