Depuis l’apparition du Covid-19, l’actualité internationale tend à se confondre avec la pandémie. Pourtant, les guerres et conflits ne faiblissent pas. Et des journalistes continuent de donner leur vie pour l’information.
Depuis le 4 et jusqu'au 10 octobre, la ville de Bayeux, en partenariat avec le département du Calvados et la région Normandie, met à l’honneur les grands reporters français et étrangers dans le cadre du Prix Bayeux Calvados-Normandie. Ce rendez-vous annuel, organisé dans la première ville libérée de France en 1944, propose durant une semaine expositions, projections cinéma ou encore débats autour des soubresauts du monde.
Raconter la guerre
Partenaire de cet événement, l’Agence française de développement (AFD) remettra, le 9 octobre, le Prix du public. « Le groupe AFD travaille à consolider la paix dans les zones fragiles, en crise et en conflit, explique Jean-Bertrand Mothes, responsable de la division Fragilités, crises et conflits au sein de l’AFD. Le travail des reporters que ce prix récompense est donc essentiel pour nous éclairer sur cet enjeu, mettre en lumière les conditions de vie des populations et la situation de leur pays. »
À l'occasion de cette remise de prix, l’AFD présentera l’exposition Karama (dignité), main dans la main pour (re)construire l’avenir réalisée par le photographe Ammar Abd Rabbo. Ce projet le touchait à plus d’un titre : « La crise syrienne est l’une des plus graves que l’on ait vécues depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, soupire ce Français d’origine syrienne qui connaît bien les lieux d’intervention de l’AFD. L’Irak, la Syrie, le Liban sont autant de conflits et de lieux qui me sont très familiers. J’y ai couvert des conflits, des soulèvements, des bombardements… Alors y retourner pour couvrir les actions qui répondent à ces drames, que ce soit la construction d’un hôpital, l’ouverture d’un dispensaire ou d’une école, cela ne pouvait que m’intéresser. » L’exposition Karama propose un regard optimiste sur ces régions du monde.
Des photos à haut risque
Cette semaine est placée sous le signe de l’actualité internationale, l’objectif est de traiter des conflits plus ou moins médiatisés, du métier de reporter de guerre, de l’actualité de l’année écoulée… Au cœur du Prix Bayeux, cette année, le conflit en Syrie : « L’année dernière, le Sahel était mis en lumière au Prix Bayeux. Cette année de nombreux échanges porteront sur le triste anniversaire du conflit en Syrie, dix ans après le déclenchement de la crise », note le responsable de la division Fragilités, crises et conflits de l'AFD. La soirée Grands reporters – SCAM (Société civile des auteurs multimédia) sera d’ailleurs consacrée à ce sujet.
« Il faut savoir que faute d’action plus de 80 % des habitants les plus pauvres de la planète vivront en 2030 dans des contextes fragiles. D’où l’importance de soutenir ces zones de conflits en ne laissant personne de côté, et en braquant les projecteurs de l'actualité dessus, insiste Jean-Bertrand Mothes. C’est pourquoi le groupe AFD s’engage auprès du prix Bayeux chaque année, depuis huit ans. »
Lors de la clôture de l’évènement, le samedi 9 octobre, la soirée sera marquée par plusieurs remises de prix récompensant les lauréats parmi différentes catégories de reportages (photographie, télévision, radio, presse écrite…). Cette année, le jury sera présidé par le photographe franco-iranien Manoocher Deghati. Près de 350 journalistes sont attendus.
