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agriculture, Haïti, champs
L’AFD accompagne Haïti dans le renforcement de filières vivrières de plusieurs départements. Ce projet devrait améliorer la sécurité alimentaire via l’accroissement de la production agricole et contribuer à réduire la pauvreté en milieu rural.
Contexte

Depuis une vingtaine d’années, Haïti fait face à une situation d’insécurité alimentaire grave, à la fois chronique et marquée par des crises aigues. En décembre 2015, suite aux sécheresses, le taux d’insécurité alimentaire atteignait 47 %, incluant 10 % de la population en état d’insécurité alimentaire sévère (CNSA, 2016). La principale origine de l’insécurité alimentaire est la pauvreté des ménages. Le secteur agricole, qui pourvoit 40 % du revenu dans les zones rurales, est en déclin et ne génère que 25 % du PIB.

Depuis l’ouverture des frontières (années 80 et 90), la production haïtienne est soumise à la concurrence internationale ce qui, dans un contexte de la pression démographique croissante sur les ressources, a contribué à faire chuter les revenus agricoles de 15 %. Alors qu’elle couvrait 80 % des besoins alimentaires nationaux en 1981, la production agricole ne couvre aujourd’hui plus que 40 % des besoins du pays.

Le développement du secteur agricole haïtien fait face à de nombreuses difficultés, parmi lesquelles un faible accès au financement, aux technologies, aux conseils et à la formation. L’investissement au sein des exploitations reste limité. La dégradation des infrastructures tels que les systèmes d’irrigation et les équipements de stockage freine la production. L’agriculture haïtienne est de ce fait peu compétitive face aux importations ; la valeur ajoutée créée reste faible sur la plupart des filières vivrières. Elle est aussi très vulnérable aux aléas climatiques tels que les cyclones.

Descriptif

Le projet SECAL, d’un montant total de 21,2 millions d’euros (dont 9 millions délégués par l’Union européenne) a pour objectif de contribuer à l’amélioration de la sécurité alimentaire et des revenus des populations rurales. Il contribue également au relèvement des populations suite au cyclone Matthew qui a frappé le Sud en octobre 2016. Plusieurs filières prioritaires ont été ciblées. Les filières maïs et haricots (associées à l’arachide notamment) sont appuyées dans le département du Sud et la filière banane plantain est appuyée dans les départements de l’Ouest et de l’Artibonite. Il s’agit plus précisément de recapitaliser les exploitations, d’augmenter et d’améliorer la production, la conservation, la transformation et la commercialisation de ces produits agricoles et d’assurer une meilleure redistribution de la valeur ajoutée.

Sous la conduite de la Direction départementale d’agriculture du Sud, le projet a démarré en février 2013. Les travaux pour la réhabilitation des périmètres irrigués d’Avezac en sont un élément clé, tout comme le soutien apporté aux associations d’irrigants de ces périmètres afin de structurer et renforcer ces institutions, gage de la pérennité des ouvrages. De 2013 à fin 2016, près de 1 000 producteurs de maïs et haricot ont été accompagnés sur huit campagnes agricoles grâce à la distribution de subventions pour l’achat des semences, le labour et l’achat d’engrais. Ces producteurs sont appuyés dans leurs choix techniques par une ONG haïtienne. Dans l’Ouest et l’Artibonite, l’association des irrigants s’est structurée et la recherche développe des solutions d’intensification de la production de bananes. En 2017, un appui aux filières caprines et porcines dans le Sud a démarré.

Réponse au cyclone Matthew

Le projet SECAL a démarré en 2013 avec un financement de 16,2 millions d'euros dont 4,7 millions délégués par l’Union européenne. Le cyclone Matthew d’octobre 2016 a fortement impacté les producteurs de la plaine des Cayes (perte de récoltes, d’arbres, d’animaux, entrainant une décapitalisation importante) et endommagé les infrastructures d’irrigation. En réponse au plan de relance post-Matthew du Ministère, la Direction départementale d’agriculture du Sud a réalloué des fonds du projet pour le financement de la campagne de novembre et en organisant des activités de cash for work (curage des canaux). L’AFD et l’UE ont ensuite mis en place des financements complémentaires afin de soutenir 2 000 producteurs par campagne jusqu’en mai 2019. Le montant du projet s’élève désormais à 21,2 millions d'euros.

Un montant complémentaire d'un million d'euros a été accordé par l’AFD en décembre 2016 et a permis de financer les appuis à la campagne de printemps (février-juin 2017). La campagne d’hiver (novembre-février 2018) doit également être financée. Il est prévu d’investir dans la transformation locale du maïs et de distribuer des petits ruminants (caprins, porcins) auprès des ménages les plus touchés. Les 4 millions d'euros supplémentaires de la part de l’UE contribueront au relèvement du département du Sud en accompagnant des campagnes supplémentaires jusqu’en 2019, en réalisant des aménagements complémentaires sur les canaux d’irrigation (protection des berges) et en appuyant les associations d’irrigants, dans un souci transversal de renforcement de la résilience de la population rurale.

Impacts
  • Amélioration des revenus des producteurs et aide à la recapitalisation post-Matthew.
  • Amélioration de la transformation et de la qualité du maïs pour permettre l’accès à des marchés plus rémunérateurs.
  • Structuration des associations d’irrigant.
  • Renforcement des capacités (techniques, gestion, leadership) de la Direction départementale de l’Agriculture du Sud.  
01/07/2013
Date de début du projet
Arcahaie
Localisation
Outils de financement
20 961 215
EUR
Montant du financement
En cours
État
Ministère de l'agriculture des ressources naturelles et du développement rural
Bénéficiaires
l’Union européenne
Cofinanceurs