Pour répondre aux demandes des citoyens, le secteur de l’eau est de plus en plus porté par les autorités qui se sont dotées d’un corpus législatif et réglementaire complet, bien que souvent difficile à mettre en oeuvre. Le Ministère a défini une stratégie d’accès à l’eau qui ambitionne d’atteindre un accès universel en 2030. Les montants à investir, pour le secteur rural, seraient d’environ 110 millions d’euros.
L’AFD a financé un premier projet d’amélioration des conditions sanitaires en milieu scolaire (PASSCO) à la suite d’un projet d’éducation qui incluait la construction d’écoles primaires rurales dépourvues d’accès à l’eau. Les bons résultats obtenus ont amené le gouvernement à demander une autre subvention pour étendre le même projet à la région voisine de la Kara avec le projet PASSCO 2. Ce troisième projet pour les deux régions du Nord complètera l’équipement de presque toutes les communautés rurales de la région des Savanes.
Le Nord du pays est soumis, sur sa frontière avec le Burkina Faso et le Bénin, à un risque sécuritaire croissant. Pour contrer l’influence de potentiels terroristes du Sahel, le gouvernement a mis en place un plan d’urgence pour le Nord qui inclut l’accès aux services de base dont l’eau. Ce projet s’insère également parfaitement dans cette stratégie du gouvernement.
Le projet prévoit la construction de 850 forages équipés de pompes à motricité humaine dans les régions des Savanes et de la Kara, au bénéfice des écoles primaires rurales, des unités de soins périphériques et des communautés rurales proches. Il permettra, avec les autres actions financées par l’AFD, d’atteindre un accès à l’eau potable de 100 % dans la région des Savanes.
Le projet comporte également un appui à la gestion des points d’eau et à la promotion de l’hygiène avec l’accompagnement des structures de gestion des points d’eau, des comités de gestion de l’eau, la promotion du rôle des femmes et des actions de sensibilisation et d’éducation en matière d'hygiène.
Enfin, le projet inclut un volet de renforcement des capacités des Directions régionales du ministère de l’Eau et de l’hydraulique villageoise pour donner à l’administration les moyens d’assumer ses fonctions de programmation, contrôle, suivi et évaluation et capitalisation du projet.
Le projet alimentera environ 200 000 habitants en eau potable. En corolaire de l’équipement des écoles primaires en eau potable, l’accès à l’éducation pour les filles est amélioré, comme le montre les statiques récentes établies sur les Savanes.
Les actions d’intermédiation sociale devraient permettre de s’assurer d’une gestion des points d’eau, accompagnées d’éducation à l’hygiène auprès des communautés et tout particulièrement les femmes, chargées traditionnellement des corvées d’eau en milieu rural.
La constitution des comité d’eau et l’organisation des parents d’élèves, permet une promotion des femmes qui sont systématiquement en charge de la gestion de la trésorerie. Néanmoins, ce volontarisme du gouvernement ne peut pallier les difficultés à la mobilisation des femmes qui sont souvent analphabètes (pour plus de 60 % en zone rurale).
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