Haïti est marquée par une ultracentralisation et un manque de transparence des pouvoirs publics, alors que les inégalités sociales sont exacerbées et les services publics insuffisants. Trop peu impliqués dans la définition, le suivi ou l’évaluation des politiques publiques, les citoyens peinent à se représenter comme des acteurs à part entière et peuvent développer un sentiment de défiance vis-à-vis des institutions.
Il existe pourtant de nombreuses organisations de la société civile engagées notamment auprès de groupes régulièrement marginalisés de la vie publique (femmes, jeunes, paysans, personnes handicapées). Elles ne sont toutefois pas suffisamment coordonnées pour faire entendre leur voix auprès des autorités publiques. Aussi les politiques publiques ne répondent suffisamment pas aux besoins réels des populations au niveau local.
L’espace « Makòn » est un lieu de dialogue ouvert, qui fédère les organisations communautaires. Il a un impact sur certaines orientations de politiques publiques. Par exemple, les Makòn ont permis d’organiser des débats pré-électoraux avec des candidats pour présenter les aspirations de la société civile. Ces lieux de médiation et de sensibilisation, permettent d’interpeller les autorités locales sur des enjeux d’infrastructures publiques, de santé et de sécurité.
De façon plus spécifique, ce projet de 800 000 euros a permis de :
- Diffuser la méthodologie du Makòn dans trois communes rurales pour que celles-ci renforcent la participation citoyenne des populations marginalisées (femmes et jeunes en particulier).
- Impulser un changement d’échelle en expérimentant la mise en place d’un Makòn dans une grande ville (Cap Haïtien) pour contribuer à l’inclusion des citoyens.ennes les plus défavorisés.ées dans le tissu social urbain.
Dans une démarche de long terme, plusieurs organisations seront ainsi formées à cette approche afin de constituer des Makòn qui deviendront par la suite entièrement autonomes.
En renforçant les capacités et la prise de parole des organisations de la société civile, les Makòn leur donnent les moyens d’assumer leur rôle dans la co-construction des politiques locales, qui seront ainsi mieux adaptées aux besoins réels de la population.
En capitalisant sur les résultats observés, le projet entend également motiver une amélioration globale des modèles de prise de décision au niveau local. Tous les habitants des communes concernées devraient ainsi bénéficier de politiques publiques plus inclusives.
Le projet contribue à renforcer le bien-être social, à réduire les inégalités femmes-hommes et les déséquilibres sociaux.
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