La mer Méditerranée constitue l’un des hotspots mondiaux de biodiversité. Alors qu’elle ne représente que 0,8 % de la surface de l'océan mondial, elle abrite 7 à 8 % des espèces marines connues. Elle est soumise à une forte pression liée à l'activité humaine, source de pollutions diverses dont on estime que 80 % proviennent des émissions industrielles, des déchets urbains et des eaux usées urbaines.
La préservation de la mer Méditerranée fait l’objet d’une préoccupation régionale grandissante et s’est traduite par l’Initiative « Horizon 2020 » qui vise à réduire les différentes sources de pollution d’ici 2020. Le littoral méditerranéen tunisien n’est pas épargné : les effets de la pollution se font sentir sur les zones naturelles humides, sur le tourisme (dégradation de la qualité des eaux de baignade) et sur les ressources halieutiques. Le taux de raccordement y est élevé (90 % des effluents sont collectés) mais les performances des stations d’épuration de ce littoral doivent être améliorées : ce sont les plus anciennes, les plus saturées et celles qui demandent le plus d’investissements. La maîtrise des pollutions industrielles demeure par ailleurs un enjeu crucial : de nombreuses industries déversent leurs effluents dans les collecteurs des réseaux domestiques sans prétraitement adapté. Ces insuffisances induisent des défauts de conformité des rejets de certaines stations.
Le projet DEPOLMED consiste à accompagner l’Office national d’assainissement (ONAS) dans la réalisation de la première partie d’un programme d’investissement ambitieux en matière d’assainissement des zones côtières.
Il prévoit :
- La réhabilitation et l’extension des 4 stations d’épuration littorales de Sud Méliane, Sousse Nord, Jedaida et Kelibia et d’environ 540 km de réseaux, 53 stations de pompage et 29 000 boîtes de branchement.
- Le renforcement des capacités de l’ONAS dans des domaines clés de sa mission : gestion de projets d’investissement, exploitation et maintenance des infrastructures, associée à l’auto-surveillance des rejets des stations d’épuration, contrôle de l’assainissement industriel, communication et consultation du public.
- Réduction des pollutions hydriques et protection du milieu marin méditerranéen : capacité installée d’épuration améliorée ou supplémentaire de plus de 115 000 m³/jour d’effluents domestiques.
- Effets économiques bénéfiques sur les populations desservies et sur de nombreux secteurs d’activité sensibles à la pollution de la Méditerranée (pêche et tourisme).
- Raccordement de 60 000 nouvelles personnes et amélioration du service et du bien-être individuel pour près de 1,2 million de personnes déjà raccordées.
- Diminution des émissions de gaz à effet de serre : bilan carbone global de - 73 000 teq CO2 par an.
- Effet d’adaptation au changement climatique dans un contexte national de stress hydrique : en augmentant la ressource en eau mobilisable par des eaux usées traitées utilisées pour la recharge de nappe puis l’irrigation.
-
sur la même région
EmploiÉducation à la citoyenneté et à la solidarité internationaleProjet "Jeunesses et pouvoir d’agir" (JPA – Algérie/Tunisie)
-
sur le même thème
ClimatEau et assainissementLutter contre les inondations dans la zone de Pikine Irrégulier Sud dans la banlieue de Dakar
-
sur le même outil financier
Eau et assainissementLutte contre les inégalitésAméliorer l’accès à l’eau et à l’assainissement à Santa Catarina