La Chine fait partie des 18 pays de méga biodiversité du monde, mais reste confrontée à un processus d’érosion rapide de ses écosystèmes. La réforme des parcs nationaux en cours vise à enrayer ce déclin mais d’importants enjeux demeurent en matière de cohérence écologique et d’aménagement du territoire. Le district de Kaihua (2 231 km2, 339 000 habitants) fait partie d'une des neuf zones écologiques prioritaires du pays. C’est un district relativement pauvre au sein d’une province à l’économie prospère, le Zhejiang. La création du parc national pilote Qianjiangyuan, visant à protéger la biodiversité du haut bassin versant de la rivière Majin et de ses forêts primaires, donne au district l’opportunité d’opter pour un développement sobre en carbone et de requalifier ses écosystèmes dégradés.
Dans ce contexte, l’ambition des responsables du district, est d’impulser un processus de ruissellement de la qualité environnementale du parc national sur l’ensemble du district, en favorisant des solutions fondées sur la nature et en amorçant un cercle de développement vertueux entre aire protégée, développement rural et centre urbain. Cette stratégie est cohérente avec les politiques adoptées par les autorités centrales se traduisant par les mots d’ordre de « civilisation écologique », « d’urbanisation de type nouveau » et de « ligne rouge écologique ».
Le projet vise à créer une synergie entre le parc national de Qianjiangyuan et la ville de Kaihua, fondée sur l'excellence environnementale, la restauration des services écosystémiques, les solutions basées sur la nature, l'éducation environnementale et le développement économique durable, avec les objectifs spécifiques suivants :
- Faire rayonner les stratégies de conservation de la biodiversité et d’adaptation au changement climatique du parc national vers l’ensemble des écosystèmes terrestres et aquatiques du territoire de Kaihua,
- Établir une économie écotouristique à l’échelle territoriale en s’appuyant sur la valeur de la marque et le patrimoine naturel et culturel du parc national.
Le projet est structuré autour de trois composantes :
- Restauration de la biodiversité et des services rendus par les écosystèmes : création de passes à poisson et restauration des berges de la rivière Majin, reboisement et restauration des écosystèmes forestiers, renforcement des corridors écologique par la création d’un passage pour la grande faune, remédiation de mines abandonnées ;
- Développement de l’écotourisme et de l’éducation environnementale : construction d’un « hub » écotouristique à haute performance climat et d’un centre d’éducation environnementale à forte performance énergétique, destinés à structurer une offre de tourisme de nature et d’éducation environnementale et à valoriser les productions locales par le développement de la marque « Parc national » ;
- Renforcement des capacités et assistance technique à la gestion du projet à long terme.
La protection et la mise en valeur du patrimoine naturel des territoires adjacents au parc national et la construction du centre d’éducation environnementale permettront de créer une destination écotouristique de haute qualité (nouveaux produits touristiques, liaison entre plusieurs sites remarquables par des circuits de déplacement doux) créatrice d’emplois, et source de revenus pour les habitants. En particulier, la création de la marque Parc national devrait revitaliser le territoire rural sans pression supplémentaire sur les ressources naturelles, et apporter plus de notoriété et de visibilité aux producteurs labellisés.
L’implication des femmes sera particulièrement suivie avec la mise en oeuvre d’un plan d’action genre ambitieux. Avec ce projet, le district de Kaihua amorce sa transition d’une économie fondée sur les industries lourdes vers un développement bas-carbone porté par la valorisation de son patrimoine naturel.
Le bilan carbone du projet est largement positif, via les opérations de reboisement, les émissions évitées (transport doux le long de la rivière Majin, la construction du centre d’éducation environnementale qui respectera des principes de haute performance énergétique avec un objectif visé de 40 % au-delà des standards nationaux).
Enfin, le projet devrait aussi contribuer à l’adaptation au changement climatique, via la réduction de l’intensité des crues, du risque d’inondation et le choix d’une architecture bioclimatique pour le centre d’éducation environnementale.
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