Au cours des quatre dernières décennies, le Niger a subi les effets d’une sécheresse persistante qui a accéléré la dégradation du milieu naturel et favorisé l’avancée du désert. La zone agropastorale a été réduite de moitié et ne compte plus que 78 000 kilomètres carrés. Quant à la zone sahélo-soudanienne, elle a perdu 80 % de sa superficie et ne représente plus actuellement qu’environ 15 000 kilomètres carrés. L’une des conséquences des sécheresses persistantes est la surexploitation des ressources naturelles : depuis la sécheresse de 1973, la dégradation de l’environnement a provoqué la réduction de la production, favorisant l’insécurité alimentaire et la baisse drastique des revenus ruraux.
Certaines années, comme en 2010, plus de la moitié des Nigériens étaient en situation d’insécurité : les stocks individuels des ménages couvrent généralement moins de trois mois de consommation, même en année excédentaire. Le taux de sous-nutrition chronique global, évalué par les enquêtes nutritionnelles, est proche de 50 % pour l’ensemble du territoire. Le taux de sous-nutrition aiguë global se situe à 12 %, au-dessus du seuil d’alerte de 10 %.
En outre, des disparités régionales sont observées et ce taux dépasse le seuil d’urgence de 15 % dans quatre régions, notamment celles de Diffa et de Zinder, à l’est du pays. Enfin, l’insuffisance des pluies a conduit à l’arrêt du cycle biologique des herbacées. Les rares zones enherbées de la bande sud ont connu une forte concentration d’animaux qui, en quelques mois, a entraîné l’épuisement du pâturage. Les criquets et sauteriaux ont également dévasté les champs et pâturages, aggravant le déficit fourrager et céréalier.
Le projet, mené dans les régions de Diffa et de Zinder, met l’accent sur la prévention et la gestion des crises ainsi que sur une meilleure production agricole des ménages vulnérables. Ces améliorations passent par la distribution de revenus aux ménages chroniquement vulnérables de la région afin qu’ils puissent accéder à des ressources de base et reconstituer leurs stocks, en vue d’améliorer la sécurité alimentaire et de lutter contre la malnutrition des enfants et des femmes enceintes et allaitantes. Les familles pourront également investir dans les unités de production (achat d’équipements, d’intrants, etc.) pour améliorer les rendements agricoles et diversifier les cultures maraîchères. Sur le plan institutionnel, un renforcement humain et technique est également prévu.
La mission doit permettre aux ménages de lutter contre les crises alimentaires. Elle améliorera l’accès et la disponibilité en aliments pour un plus grand nombre de ménages. Par ailleurs, les communautés, les ménages, les producteurs et leurs organisations socioprofessionnelles seront les principaux acteurs de leur solidité. Au moment où le programme "Les Nigériens nourrissent les Nigériens (I3N)" se met en place, la poursuite du projet d’appui à la sécurité alimentaire des ménages permet de diffuser une réelle dynamique sur une zone plus étendue.
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