Protéger les Enfants et jeunes en situations de rue en Égypte (EJSR)

L’ONG « l’ARK » a commencé ses interventions en 2011 Tawseela, avec un programme principal pour les enfants et jeunes à risque autour du quartier de Maadi.  En 2020, les statuts ont été revus afin d’offrir aux EJSR une gamme plus large d'activités et Tawseela est devenue une association sous le nom de l’ARK.

L’équipe de l’ARK dispose donc de plus de dix ans d’expérience de travail auprès des enfants et jeunes en situations de rue dans le quartier de Maadi. L’ARK a également l’expérience d’animer des formations dans le domaine de la protection de l’enfant. L’ARK gère un centre d’accueil de jour pour les enfants et jeunes de la rue à Maadi ; il s’agit du seul centre pour les jeunes garçons dans l’une des principales zones d'intervention du SSIEG, ce qui a permis de développer des collaborations opérationnelles puis d’entamer la réflexion pour ce projet conjoint.
 

En Egypte, le système de protection de l'enfance reste insuffisant, malgré d'importantes évolutions du cadre législatif. Les enfants et les jeunes en situations de rue (EJSR) font partie des populations les plus vulnérables et les plus exclues du droit commun en Egypte. Ils sont exposés à plusieurs formes d'abus et d’exploitation (physique, sexuel, psychologique et émotionnel). Ils n'ont pas accès à leurs droits fondamentaux comme le droit à la santé, le droit à l’éducation et le droit à l’identité. Parmi eux, les jeunes filles sont particulièrement exposées aux violences et à l’exploitation, notamment sexuelle, et sont souvent stigmatisées par rapport au rôle qui leur est attribué traditionnellement en soutien à leur famille.

Le projet vise à assurer aux enfants et jeunes en risque de grande vulnérabilité et en situations de rue au Caire (EJSR), notamment les filles enceintes et les jeunes mères, un accompagnement adapté à leurs besoins spécifiques. Les maraudes de nuit effectuées par l’équipe du SSIEG fournissent, sur les lieux de vie en rue, un soutien médical, psychosocial et juridique et permettent l’identification des besoins et l’orientation vers les services adaptés. La création d’un centre d’hébergement d’urgence (CHU) répond à un vide qui limite les possibilités de mise à l’abri et d’accompagnement vers l’insertion. 

Les journées dédiées aux jeunes mères et leurs enfants dans les deux centres d’accueil de jour permettent de couvrir leurs besoins essentiels. Le suivi du projet individuel des jeunes dans trois centres vise à éviter des sorties sèches. Le renforcement des compétences sur les problématiques spécifiques des filles et des jeunes mères doit permettre une meilleure prise en charge. Un travail de plaidoyer et de sensibilisation est engagé, afin d’offrir une meilleure compréhension et perception de la problématique.

Afin d’assurer aux enfants et jeunes en risque de grande vulnérabilité et en situations de rue au Caire un accompagnement adapté à leurs besoins spécifiques, le projet permet la création d’un centre d’hébergement d’urgence, pour raisons médicales et/ou psychosociales en cogestion avec l’ONG ARK, qui comprendra trois unités.

Le projet permet également de venir en aide à 550 garçons et 350 filles et jeunes femmes, notamment les filles enceintes et les jeunes mères, via une prise en charge sur leurs lieux de vie/survie et/ou par orientation vers des services spécialisés des CAJ ou CHU.

Par ailleurs, afin de contribuer à la reconnaissance sociétale de la problématique des EJSR, en particulier les filles enceintes et les jeunes mères, il est attendu qu’à l’issue du projet les équipes du SSIEG et de ses partenaires connaissent et comprendront mieux les problématiques des filles et des jeunes mères sur les plans juridique et sociétal.

Il est également attendu que 200 professionnels du SSIEG, de l’ARK et des partenaires soient informés, formés et mobilisés contre l’exclusion des EJSR, avec une attention particulière portée aux situations des filles enceintes et des jeunes mères.