La théorie classique de l'assurance (santé) prédit que ce sont les ménages qui anticipent des dépenses de santé élevées qui sont le plus enclins à souscrire une assurance santé (sélection adverse ; cf. Analyse d‘impact no. 10). Toutefois, d'autres facteurs, tout aussi importants, peuvent rentrer en jeu dans la décision de souscrire ou non une telle assurance. Ainsi, les ménages les plus averses au risque (financier) sont en théorie ceux le plus enclins à souscrire une assurance ; à l’opposé, ceux ayant la possibilité de recourir à d‘autres formes « d‘auto-assurance » (épargne, emprunt, etc.) devraient être moins incités à adhérer. Des théories plus récentes suggèrent que les ménages soumis à de fortes contraintes budgétaires et ceux ayant une compréhension limitée du fonctionnement de l’assurance peuvent être découragés de souscrire. Un effet propre à l’âge et au « genre » est également susceptible d‘être isolé, de même que l’influence de la confiance dans la médecine occidentale. Ces facteurs de sélection (ou d'autres, moins traditionnels) peuvent se révéler particulièrement pertinents dans les pays en développement. C'est ce qu'illustre cette étude, menée dans les zones rurales du Cambodge durant l'expansion d‘un programme de micro-assurance de santé, ayant fait l’objet d‘une expérimentation aléatoire contrôlée.