La question de sécurité alimentaire et nutritionnelle (SAN) des populations des villes est devenue centrale ces dernières années suite aux phénomènes de métropolisation croissants, notamment dans les pays du sud. En effet, la dynamique d’urbanisation s’accompagne de nouveaux besoins alimentaires et nécessite le déploiement de nouvelles zones marchandes. Pour satisfaire cette demande urbaine, les systèmes de distribution alimentaire (SDA) doivent s’adapter. Les villes marocaines n’échappent pas à ce défi. Dans cet article, nous cherchons à comprendre quelles sont les zones de production qui alimentent la ville de Rabat au Maroc, dans un contexte où l’urbanisation avance mais où le secteur de distribution traditionnel reste dominant. Est-ce que les avancées technologiques et organisationnelles qu’effectuent aujourd’hui les grossistes marocains permettent de s’affranchir de la distance pour l’ensemble des produits ? Au travers d’enquêtes qualitatives et quantitatives auprès des protagonistes concernés, nos résultats montrent qu’à l’instar de nombreux pays, il y a bien un allongement des chaines d’approvisionnement alimentaire pour l’agglomération de Rabat. Cependant, nous montrons que pour certains produits, les SDA n’ont pas réussi à s’affranchir de la proximité notamment de part la nécessité d’acheminer rapidement les produits très périssables. Ainsi, pour les légumes feuilles (laitue, épinard, etc.) et les plantes aromatiques (menthe, coriandre, persil) très utilisées dans la diète marocaine, seule la proximité géographique supporte les échanges commerciaux avec la ville. Par ailleurs, nos résultats montrent que les SDA traditionnels et l’immense secteur informel de l’alimentation urbaine demeurent extrêmement dynamiques et résilients au Maroc. Les produits frais passent par des marchés de gros, en principe soumis à une réglementation, ou par d’autres circuits parallèles. Le système de distribution est complexe, peu maitrisé et désorganisé. Premièrement on assiste à la multiplicité de petits prestataires de services, d’intermédiaires de vente qui jouent un vrai rôle de services dans un contexte où les productions sont peu normées et où les technologies restent précaires. Deuxièmement, on recence une multiplicité de points de vente des fruits et légumes dans l’espace de la ville et sa périphérie, donnant lieu à des déplacements et des flux intra urbains de produits, de marchands et de consommateurs. L’existence et la pérennité de ces lieux de distribution sont fortement dépendantes des niveaux de prix du marché de gros et de liquidité des acteurs.
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