Ce rapport s‘inscrit dans le cadre d‘une étude réalisée par le département de la Recherche de l’AFD sur la formation en secteur informel dans sept pays d‘Afrique. Il s‘agit, par ordre alphabétique, de l’Afrique du Sud, de l’Angola, du Bénin, du Cameroun, de l’Ethiopie, du Maroc et du Sénégal.
L’Afrique du Sud n‘est pas un pays en développement, mais un pays émergent en pleine évolution. D‘un côté, il partage avec les pays développés le fait d‘avoir des pans entiers de son économie à hauteur des exigences technologiques, organisationnelles et productives du marché international le plus concurrentiel. D‘un autre côté, il partage cependant avec les autres pays africains enquêtés (Bénin, Cameroun, Sénégal...) le fait de connaître un marché du travail encore fortement marqué par l’économie informelle et de devoir tout mettre en oeuvre pour permettre à une large frange de la population de développer des activités de subsistance et ainsi d‘échapper à la pauvreté ambiante. L’introduction de l’Afrique du Sud dans l’échantillon des pays à enquêter dans le cadre de l’étude sur la formation en secteur informel tient à cette situation dualiste tant au plan économique que social.
L’Afrique du Sud, le seul pays émergent des sept pays enquêtés dans le cadre de l’enquête sur la formation en secteur informel, connaît depuis 1994 une évolution qui a restauré les équilibres économiques et la crédibilité du pays et lui ont donné un rôle de poids en Afrique australe et sur l’ensemble du continent africain. La croissance qui en a résulté a néanmoins été insuffisante pour faire face à un marché du travail marqué par un taux de chômage élevé et par un manque de qualifications de la population active et, notamment, de la population active noire. Il s‘en suit que le secteur informel occupe toujours une part significative du marché du travail et concerne essentiellement la population noire confinée, par la loi, à des emplois de bas niveau de qualification au moment de l’apartheid.