La Jordanie est une exception au Proche-Orient. Elle a réussi, jusqu’à présent, à maintenir sa stabilité et à poursuivre son développement en dépit de crises majeures qui affectent son voisinage immédiat, en Syrie et en Irak, et dont les retombées sur le pays sont massives, qu’il s’agisse de l’afflux de réfugiés, de l’arrêt du commerce régional ou de la baisse du tourisme et des investissements internationaux. Pour faire face à cette situation conjoncturelle difficile, la Jordanie a reçu une assistance internationale exceptionnellement élevée. Elle a également dû puiser massivement dans ses ressources, fragilisant ses équilibres économiques et sociaux. Dans ce contexte particulièrement délicat, le gouvernement jordanien s’organise pour poursuivre les investissements et réformes nécessaires à son développement à moyen terme, et offrir aux réfugiés sur son territoire les conditions d’une vie décente. La conférence de Londres, en février 2016, a posé les bases d’un contrat à moyen terme entre la Jordanie et la communauté internationale pour accompagner cette double ambition.
En dix ans de présence en Jordanie, l’AFD s’est affirmée comme un partenaire important dans le paysage de la coopération. Ses interventions se sont orientées principalement vers deux grands thèmes : la gestion des contraintes structurelles (notamment la rareté de l’eau et la dépendance énergétique) et le développement économique et social (notamment l’appui au développement local et urbain). Pour ce faire, elle a mobilisé la plupart des instruments du groupe AFD, principalement pour des projets d’infrastructures et des appuis aux réformes des politiques publiques, pour un montant cumulé d’engagements de 884 millions d’euros à fin 2015.
Depuis le début de la crise, les autorités françaises ont réitéré au plus haut niveau leur soutien à la Jordanie. À l’occasion de la visite du président de la République en Jordanie, en avril 2016, un protocole d’accord a été signé entre l’AFD et le gouvernement jordanien. Celui-ci prévoit d’étendre le champ d’action de l’AFD dans l’investissement à moyen terme, de renforcer son appui à la résilience économique et sociale et d’amplifier les moyens qu’elle mobilise, y compris les aides budgétaires et des moyens exceptionnellement concessionnels pour les zones les plus affectées par la crise des réfugiés. La présente stratégie s’inscrit dans cette ligne d’action qu’elle prolonge à l’horizon 2020.
Pour la période 2016-2020, l’AFD continuera à appuyer la Jordanie dans le double défi de développement à long terme et de renforcement de la résilience à plus court terme face aux crises régionales. L’intervention de l'AFD restera orientée principalement vers l’appui aux politiques publiques, à travers des aides budgétaires sectorielles, et aux projets d’infrastructures indispensables au développement du pays, pour lesquels l’agence dispose d’une expérience reconnue d’accompagnement des maîtrises d’ouvrages. Les champs sectoriels couverts seront étendus. L’AFD poursuivra son action dans les domaines de l’eau et de l’énergie et la développera dans les domaines des déchets et des transports. Elle poursuivra également son appui au développement urbain avec une attention particulière aux villes moyennes porteuses d’enjeux économique, sociaux et d’équilibre du territoire.
L'AFD s’efforcera de maximiser les impacts sociaux de ses projets en termes de créations d’emplois et de renforcement de l’accès aux services essentiels pour les populations les plus vulnérables. Dans le cadre des efforts de redressement financier engagés avec l’appui du Fonds Monétaire International (FMI), elle veillera à accompagner ses partenaires sectoriels dans le pilotage de leurs équilibres financiers à moyen terme.
L’AFD continuera à mobiliser toute la gamme de ses instruments financiers au service des acteurs publics et privés et prévoit de doubler le montant cumulé de ses engagements par rapport à la période 2006-2015. La prise en compte proactive des enjeux sociaux et de réponse à la crise des réfugiés se fera par la mobilisation de moyens très concessionnels et, le cas échéant, pour maximiser les impacts, via des alliances avec d’autres financeurs, en premier lieu l’Union européenne (UE).
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