
Contexte
Les États et territoires insulaires du Pacifique Sud sont des espaces à l’avant-ligne de la lutte contre le changement climatique du fait de leur forte exposition et leur grande vulnérabilité aux phénomènes météorologiques et aux conséquences de la modification du climat.
Le Pacifique Sud est situé sur une des zones de convection les plus importantes de la planète, caractérisée par de très fortes précipitations, des couvertures nuageuses totales, des mouvements de l’atmosphère en basses couches et un maximum de température de la surface de la mer. Le fonctionnement de cette zone est difficile à comprendre en raison des interactions complexes qui prennent naissance en son sein entre l’océan et l’atmosphère. Les modèles qui sont à établis sur des mailles spatiales grossières (~100km) simulent en général le climat de manière très peu satisfaisante pour une utilisation par les populations des îles.
Dans le cadre de leurs plans d’adaptation et d’atténuation des effets du changement climatique, les territoires insulaires du Pacifique expriment, de manière répétée, leurs besoins d’acquérir des connaissances générales sur le climat futur, notamment pour la gestion de leurs ressources hydriques, énergétiques, alimentaires mais aussi pour les questions de santé publique et de biodiversité. C’est un préalable à la formalisation de leurs Plans nationaux d’adaptation (PNA), qu’il faut actualiser ou élaborer dans les Outre-mer français du Pacifique Sud et au Vanuatu puis décliner en plans d’action.
Objectif
Le projet de recherche-action CLIPSSA vise en premier lieu à développer des données scientifiques inédites sur le climat futur du Pacifique Sud (d’ici à 2100) sous divers scénarios climatiques du GIEC, dont celui de l'Accord de Paris sur le climat. Cela se fera par le biais de simulations à haute résolution (20km) à l’échelle de l’ensemble du Pacifique Sud et à très haute résolution (2,5km) à l’échelle des territoires de l’Outre-mer français du Pacifique Sud et du Vanuatu.
Il s’agira aussi d’analyser les savoirs locaux par l’étude des comportements face à des phénomènes similaires déjà observés afin d’anticiper sur les possibilités de mobiliser des pratiques locales pour l’adaptation des pratiques et systèmes économiques et sociaux au changement climatique.
Les résultats serviront à l’actualisation des plans nationaux d’adaptation au changement climatique dans les territoires concernés et seront valorisés dans un portail climat sur Internet.
En savoir plus : télécharger la plaquette de présentation du projet et consulter le site clipssa.org
Méthode
Le projet CLIPSSA est articulé autour de quatre axes :
- Réalisation de projections climatiques futures à haute résolution en se servant des simulations de plusieurs modèles climatiques globaux (atmosphériques) du dernier rapport du GIEC à différentes échéances temporelles : « proche » (2040), à « moyen terme » (2070) et à « long terme » (2100).
- Ateliers de consultations des experts, acteurs économiques et élus dans les territoires concernés du projet, sur leur perception des impacts du changement climatique et modélisation des impacts des dérèglements climatiques sur des secteurs clés, définis auparavant avec les autorités locales compétentes.
- Collecte des savoirs écologiques locaux constituant des « cultures du risque » et analyse de leurs modalités de transmission. Ces savoirs et savoir-faire concernent autant les pratiques vivrières adaptatives (pêche, agriculture, approvisionnement en eau) que ceux permettant d’annoncer et de se préparer aux phénomènes météorologiques extrêmes.
- Prestations de service pour l’appui aux plans d’adaptation des territoires et pays face aux effets du changement climatique et la mise en place d’un site internet dédié.
Résultats
Les actualités de CLIPSSA seront publiés sur le site du projet : clipssa.org
Autres actualités :
-
CLIPSSA éclaire le chemin vers une adaptation efficace (meteofrance.pf, 11 octobre 2023)
-
Le projet CLIPSSA pour une meilleure compréhension du climat (La 1ère, 11 mai 2022)
Contact :
- Benoit Faivre-Dupaigre, chargé de recherche à l'AFD

Contexte
L'Afrique du Sud a besoin d'investissements importants pour passer à une économie à faibles émissions de carbone et pour mettre en place des infrastructures résilientes, en particulier dans les secteurs de l'énergie et de l'eau. Fortement dépendante du charbon et confrontée à une raréfaction de l'eau en raison du changement climatique, le pays doit impérativement s'orienter vers la durabilité pour garantir sa stabilité environnementale et économique à long terme.
Avec le soutien de l'AFD, l'Université du Cap (UCT), la Banque de développement d'Afrique australe (DBSA), la Commission présidentielle sur le climat (PCC), le Trésor national et le Centre for Sustainability Transitions de l'Université de Stellenbosch développent un modèle qui évalue les impacts macroéconomiques ainsi que les différentes options de politiques publiques et mécanismes de financement pour la transition des systèmes d'eau, d'énergie et d'alimentation en Afrique du Sud, en réponse aux défis climatiques. Ce projet s'inscrit dans le cadre de l'initiative « Afrique du Sud: vers un développement économique inclusif » (SA-TIED), un programme de recherche et de politique visant à favoriser une croissance économique inclusive dans le pays.
Le programme GEMMES développe un modèle théorique général, ainsi que des modèles nationaux appliqués à des cas concrets et adaptés aux caractéristiques de chaque pays, y compris le modèle GEMMES Afrique du Sud.
Consulter la brochure : L'AFD et les outils de modélisation macroéconomiques pour la transition écologique
Objectif
Le projet GEMMES Afrique du Sud vise à :
- Analyser les impacts macrofinanciers de la transition vers les énergies renouvelables, assurer la sécurité de l'eau et maintenir la durabilité alimentaire ;
- Fournir aux décideurs politiques des informations et des prévisions pour éclairer la prise de décision et la planification à long terme de la croissance économique, de l'emploi et de la résilience climatique, et plus spécifiquement des informations sur les effets macroéconomiques des investissements résilients au climat jusqu'en 2050 ;
- Améliorer la compréhension des vulnérabilités et des opportunités de la transition en Afrique du Sud, en intégrant les boucles de rétroaction macrofinancière dans l'analyse des changements structurels ;
- Favoriser le développement durable et atténuer les risques environnementaux, en contribuant à la stabilité économique à long terme et à l'amélioration de la qualité de vie ;
- Promouvoir le dialogue sur les politiques publiques relatives à la transition vers une Afrique du Sud à faibles émissions de carbone.
Méthode
Outre son approche transdisciplinaire particulière, qui fait de ce projet l'un des rares à intégrer la notion de soutenabilité forte, l'originalité de GEMMES réside dans sa prise en compte des déséquilibres macro-financiers et de l'impact de la transition bas-carbone sur l'ensemble des éléments de la balance des paiements.
GEMMES Afrique du Sud s'appuie sur le modèle de transition énergétique SATIM-GE de l'Université de Cape Town (UCT), qui intègre des boucles de rétroaction macro-financières. Ces boucles fournissent des informations essentielles sur les vulnérabilités économiques du pays et les opportunités d'investissement pendant cette transition.
GEMMES Afrique du Sud est construit en partenariat avec les autorités locales et les instituts de recherche pour garantir que l'outil est cohérent avec les besoins du pays et que les partenaires sont capables de l'utiliser et de l'améliorer de manière indépendante. Il prendra en compte
- la dynamique des taux d'intérêt et de change et leur impact sur l'investissement privé et l'emploi ;
- les contraintes budgétaires et macro-financières ;
- les dynamiques différentes entre les banques et les institutions financières non bancaires ;
- la capacité des investissements publics dans les infrastructures vertes à conduire un nouveau plan de transformation écologique ;
- les impacts des changements climatiques.
Résultats
Le projet GEMMES Afrique du Sud débouchera sur plusieurs publications, dont :
- Une présentation des spécificités de GEMMES Afrique du Sud et de ses simulations de référence ;
- Les implications macro-financières des investissements en infrastructures ;
- Les implications macro-financières des impacts du changement climatique ;
Ces documents fourniront des informations précieuses sur les résultats du projet et contribueront aux discussions en cours dans ce domaine.
Enseignements
À ce stade, et alors que le projet en est encore à ses premières phases, on s'attend à ce que l'intégration des boucles de rétroaction macro-financière joue un rôle important dans l'élaboration de politiques et de stratégies d'investissement efficaces. Au fur et à mesure que le projet progressera, le dialogue continu avec les parties prenantes sera crucial pour affiner ces concepts et relever les défis du processus de transition.
Télécharger les publications relatives à d'autres projets de modélisation en Afrique du Sud :
- Socio-economic and spatially-explicit assessment nature-related risks: The case of South Africa (décembre 2023, en anglais)
- Demand-induced transition risks in South Africa (décembre 2023, en anglais)
Contacts :
- Paul Hadji-Lazaro, macroéconomiste du climat et de la biodiversité, AFD
- Antoine Godin, économiste et responsable de la cellule de modélisation macroéconomique de l'AFD