5 choses à savoir sur le Forum Génération Égalité

Le FGE annonce des actions concrètes

© Aung Naing Oo / AFD

« Voilà près de vingt-six ans que ce Forum était attendu par la société civile, depuis la Conférence mondiale sur les femmes de Pékin, en 1995 », souligne Mar Merita Blat, chargée de mission sur les enjeux de genre à l’Agence française de développement (AFD). À rendez-vous important, annonces importantes. L’AFD compte aborder lors du forum la création et les objectifs du jeune Fonds de soutien aux organisations féministes (FSOF) qu’elle cogère avec le ministère des Affaires étrangères. À l’ordre du jour également, la présentation des résultats sur le genre à la suite du travail mené par la coalition des banques mondiales. Cette coalition cherche à établir des critères équivalents dans le financement des banques en matière d'égalité des sexes. Des groupes de travail réfléchissent et échangent autour de l’autonomie, de l'accès aux droits et à la santé sexuels et reproductifs, de la lutte contre les discriminations… Le FGE est l’occasion de construire une feuille de route pour les cinq prochaines années. 

Le forum met en avant des sujets à la fois nouveaux et essentiels

© Stéphane Brabant / AFD

Ce rendez-vous sera l’occasion de mettre en avant l’un des axes majeurs pour la France : les droits et la santé sexuels et reproductifs. En effet, l’approche par les droits est essentielle à la France. Autre sujet, nouveau, la question des inégalités femmes-hommes dans le cadre du changement climatique.
En effet, l’AFD porte une attention particulière aux vulnérabilités climatiques liées au genre. « Autant de préoccupations qui structurent notre positionnement en engagement féministe », résume Mar Merita Blat. 

Il confirme la diplomatie féministe de la France et le positionnement de l’AFD comme agence féministe

© Yasin Akgül / AFD

« L’AFD revendique être une agence féministe qui s’inscrit dans la diplomatie française soucieuse de l’égalité femmes-hommes », insiste Mar Merita Blat. Ces dernières années, la majorité des engagements pris par l’AFD avait pour objectif principal ou significatif l’égalité entre les femmes et les hommes. Pour déterminer la place accordée à l’égalité de genre dans les projets, le Comité d’aide au développement (CAD) de l’OCDE a mis en place trois catégories. La première est la CAD 0 : le projet a été examiné mais il n’a pas été constaté qu’il visait l’objectif de l’égalité femmes-hommes ; CAD 1 : l’égalité femmes-hommes est un objectif important et délibéré du projet sans être le principal motif. Enfin, CAD 2 : l’égalité femmes-hommes constitue l’objectif principal du projet. En 2020, 67,1 % des initiatives de l’AFD répondent aux marqueurs CAD 1 et 2, alors que l’objectif initialement fixé était de 40 %. Autant d’éléments qui seront mis en avant lors du FGE. 

Un fonds de soutien aux organisations féministes : sujet majeur annoncé au forum

© Cyril le Tourneur d'Ison / AFD

Copiloté avec le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, le Fonds de soutien aux organisations féministes (FSOF) sera présenté par la France lors du forum dans le cadre d’un événement spécifique avec le Canada. L’objectif du FSOF répond à un besoin sur le terrain : financer les organisations de la société civile féministes qui peinent souvent à obtenir des fonds. Les thématiques sont larges tout en étant en lien avec les enjeux d’égalité femmes-hommes : genre et climat, éducation à la sexualité, autonomisation des femmes, lutte contre les violences reposant sur le genre… 

Avec un financement de 120 millions d’euros sur trois ans, le FSOF vise donc à aider les petites structures féministes de terrain dans leurs différentes activités : plaidoyer, renforcement de compétences, action sur le terrain, etc. Une manière de compléter les autres initiatives internationales ou les projets bilatéraux financés par la France sur les questions d’égalité femmes-hommes. 

Le projet Féministes en action illustre les actions à venir

© Stéphane Brabant / AFD

Il s’agit d’un des premiers projets liés au Fonds de soutien aux organisations féministes (FSOF) en 2020. Féministes en action concernera 31 pays et doit répondre à des enjeux d’égalité femmes-hommes en matière d’accès au droit, à l’autonomie, à la santé… 65 % des programmes auront lieu dans des pays d’Afrique, 35 % en Amérique latine et en Orient. « À travers le projet Féministes en action, nous appuierons les organisations de femmes et de jeunes femmes dans leurs démarches visant à éveiller les consciences des femmes, des jeunes femmes et des filles sur leurs droits », se réjouit Massan d’Almeida, présidente et fondatrice du Fonds pour les femmes francophones XOESE, à Lomé au Togo. Elle poursuit : « L’objectif est de les amener à réfléchir de manière critique et à remettre en question le rôle qui leur est assigné au sein de leur famille, de leur communauté et de la société en général, et à dénoncer toute forme de discrimination et d’oppression. »

Ce projet est une réponse à un besoin très fort sur le terrain comme le confirme Wendyam Micheline Kabore, la directrice exécutive de l’organisation de droit burkinabé Initiative Pananetugri pour le bien-être de la femme (IPBF), à Ouagadoudou : « Les organisations féministes sont dans de nombreux cas la première, voire la seule source de soutien aux initiatives développées par des petites structures locales, des groupements non enregistrés pour des raisons pratiques ou politiques, des organisations nouvellement créées, des jeunes activistes féministes. » Les actions relatives à ce projet démarreront cet été.