
Parent pauvre de la mondialisation, la circulation des hommes n’en continue pas moins de susciter un engouement particulier dans les pays du Sud où l’exode de longue distance est perçu comme une alternative à la survie des familles durement éprouvées par la dégradation des conditions de vie. En effet, « partir » fait désormais partie du discours des populations africaines en proie au doute et à une profonde crise d’affirmation. Autant la réflexion sur le sujet a pris de l’importance au fil du temps, autant elle reste déséquilibrée en faveur des hommes.
Alors qu’il y a une visibilité plus grande et un poids plus affirmé des femmes en mobilité(s) en Afrique de l’Ouest, le phénomène reste du point de vue de la recherche un angle encore peu étudié. Or, les mobilités féminines dans cette région présentent des caractéristiques à la fois culturelles et socio-économiques spécifiques en particulier au regard des inégalités femmes-hommes et des situations de vulnérabilités qui en découlent en matière de travail et de violences en particulier.
La conférence, à partir des enquêtes conduites par des universitaires dans neuf pays – le Burkina Faso, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, la Guinée, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Tchad et le Sénégal, rendra compte de la réalité, de la diversité et de la visibilité toujours plus grande des femmes dans la circulation migratoire et son orientation vers la sous-région ouest-africaine, à rebours de lieux communs courants soutenant que les flux migratoires africains sont principalement intercontinentaux et à dominante masculine.
Pour aller plus loin :
- Le projet Etude des mobilités transfrontalières des femmes en Afrique de l'Ouest
- Le papier de recherche « Regard actuel sur les mobilités féminines transfrontalières ouest-africaines : quand les désirs d'émancipation transcendent les séculaires pesanteurs sociales » (Editions AFD, juillet 2022)