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L'AFD et la BAD souhaitent améliorer l’efficacité et l’efficience de leurs interventions dans les pays africains grâce aux évaluations
À l'occasion de la sortie du volet Afrique du rapport des évaluations de l’Agence française de développement (AFD), Karen Rot-Münstermann, du département de l’Évaluation indépendante du développement de la Banque africaine de développement (BAD), et Thomas Mélonio, directeur exécutif Innovation, recherche et savoirs à l'AFD, font le point sur l’importance de ces bilans pour la bonne conduite des projets.
Entretien : Karen Rot-Münstermann et Thomas Mélonio sur les évaluations BAD-AFD en Afrique Quels sont les objectifs prioritaires des évaluations dans vos institutions respectives ?

Karen Rot-Münstermann : La mission de l’Évaluation indépendante du développement (IDEV) de la Banque africaine de développement (BAD) est d’améliorer l’efficacité et l’efficience de nos interventions dans les pays africains grâce à nos évaluations. En mettant en exergue les facteurs de succès et d’échecs des projets, elles génèrent des enseignements indispensables aux projets futurs.

L’utilité des évaluations est donc essentielle pour nous. Nous essayons de les concevoir en fonction des besoins des bénéficiaires et des parties prenantes, que l’IDEV implique dès la phase de conception de l’évaluation et tout au long du processus, pour qu’ils s’approprient les conclusions et les recommandations formulées.

À titre d’exemple, dans le cadre de notre évaluation d’impact des projets d’irrigation au Malawi, nous avons organisé un atelier d’apprentissage à l’intention des fonctionnaires du gouvernement. Ils se sont engagés à renforcer leur capacité à améliorer la conception des projets et à remédier aux défauts relevés.


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Thomas Mélonio : J’appuie tout ce qui a été dit sur l’importance de l’utilité des évaluations et du partage des conclusions avec les partenaires au Sud qui sont directement concernés.

S’agissant d’un partenaire bilatéral comme l’AFD, il y a également un enjeu de redevabilité. 85 % de l’effort budgétaire de l’État se concentrant sur la Méditerranée et l’Afrique, nous devons faire davantage d’évaluations là où l’État concentre l’immense majorité de ses moyens.

Il en résulte une double redevabilité vis-à-vis des populations des territoires dans lesquels nous mettons en œuvre des financements et des citoyens français dont de facto nous gérons l’argent. Nous y répondons notamment depuis trois ans en publiant la totalité de nos évaluations de projets et des évaluations à champ large.

L’utilisation des nouvelles technologies est-elle un enjeu pour l’évaluation dans vos institutions ?

K. R-M. : Depuis le début de la pandémie, IDEV a dû recourir aux données de collecte mobile et aux consultants locaux pour mener à bien les évaluations. Concernant les images satellitaires, nous les avons utilisées à l’occasion de l’évaluation d’impact d’un projet d’électricité au Kenya. Sous réserve de la capacité technique des équipes à utiliser cette nouvelle technologie, les données satellitaires constituent un élément de preuve supplémentaire précieux pour valider d’autres sources de données.

T. M. : Afin de répondre aux demandes de nos partenaires dans les pays en développement pour des produits high-tech utilisables pour l’instruction, le suivi et aussi l’évaluation des projets, nous avons investi dans l’utilisation de l’imagerie et de l’intelligence artificielle. La technologie permet de démultiplier la capacité d’analyse des évaluateurs et d’obtenir des évaluations plus convaincantes et davantage de preuves des réalisations et, éventuellement, des impacts obtenus. Nous avons utilisé cette technologie dans l’évaluation d’impact de la déforestation dans le bassin du Congo, et continuerons de le faire pour ce type d’évaluations scientifiques d’impact qui constituent un élément important de notre stratégie d’évaluation.

Retrouvez la suite de l'entretien dans le rapport en ligne des évaluations de l'AFD en Afrique