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Dans son « Atlas de l'Afrique AFD » publié fin août 2020, l'Agence française de développement (AFD) interroge les dynamiques en cours sur le continent. À travers une carte inédite, zoom sur l'implication des femmes dans la vie économique africaine.

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Oubliez tous vos préjugés sur la condition féminine en Afrique. Contrairement aux idées reçues, les femmes africaines sont très largement impliquées dans la vie économique de leur continent. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : leur taux de participation au marché du travail s’élève à 55 %, soit un niveau supérieur à celui observé dans les pays les plus avancés (53 %) et à la moyenne mondiale (48 %) !

Cette situation globale masque néanmoins des disparités continentales. En Afrique du Nord, la participation des femmes au marché du travail est ainsi l’une des plus faibles au monde, s’établissant à 21 % en moyenne contre 71 % pour les hommes. Les femmes de cette région y sont près de trois fois plus touchées par le chômage que les hommes.


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Autre indication du rôle clé joué par les femmes africaines dans l’économie : elles sont nombreuses à créer leur entreprise. D’après une étude réalisée pour la fondation Women in Africa Philanthropy, elles seraient 24 % à se lancer dans la création d’entreprise, largement devant leurs consœurs d’Amérique latine (17 %), d’Amérique du Nord (12 %), d’Asie du Sud-Est (11 %) et du Moyen-Orient (9 %).

Le décryptage de Mar Merita Blat, experte Genre à l'AFD : « La participation des femmes à la vie économique est un enjeu essentiel de l’égalité entre les femmes et les hommes. Même si les femmes ont toujours travaillé, ces derniers siècles elles ont majoritairement occupé des postes et fonctions non rémunérées, notamment au sein de l’espace privé du foyer.

Cela explique encore aujourd’hui la difficile articulation des temps de vie, mais aussi le nombre important de femmes dans le travail informel, dans le secteur du care ou dans le temps partiel, malgré leur présence de plus en plus importante sur le marché du travail rémunéré. Ce constat se modifie progressivement, mais nous observons encore aujourd’hui que seulement 48 % des femmes dans le monde participent au marché du travail.

Un continent qui contribue très positivement à cela est sans doute l’Afrique. Malgré certaines idées reçues, les femmes du continent africain participent très activement au marché du travail. Cependant, la moyenne continentale très élevée de participation des femmes à la vie économique (55 %) cache des écarts régionaux très importants. Ces différences s’expliquent par plusieurs facteurs : taux d’informalité, mécanismes de protection sociale et de gardes d’enfants, développement de l’entreprenariat, ségrégation des métiers, etc.

Sans nul doute, l’entreprenariat est un vecteur d’émancipation permettant aux femmes de participer pleinement à la vie économique. Parmi les biais sexués existants dans la création d’une entreprise, un des plus importants reste l’octroi d’un crédit bancaire pour démarrer l’initiative entrepreneuriale. C’est pourquoi l’AFD finance en Égypte un programme d’appui aux micro, petites et moyennes entreprises, dirigées par les femmes, permettant de lever ces barrières. »


couverture atlas« Atlas de l'Afrique AFD », Pour un autre regard sur le continent africain, éditions Armand Colin, 25 euros.