• logo linkedin
  • logo email
Culture du caoutchouc au Cambodge © Antoine Raab / Melon Rouge
Depuis 1999, l’Agence française de développement soutient une filière caoutchouc durable et inclusive au Cambodge. À l’occasion de la signature d’un nouveau projet visant à anticiper les conséquences du changement climatique sur la filière, retour sur cet appui de long terme.

Au Cambodge, l'agriculture est un secteur important, qui représente encore 22 % du PIB. Au-delà de « l’or blanc », le riz, qui concentre 67 % de la surface totale cultivée, le pays compte d’autres richesses naturelles, comme les plantations d'hévéas. En 2015, on en comptait 450 000 hectares. Mais pour que la filière du caoutchouc bénéficie aussi aux plus vulnérables, il est essentiel de soutenir les petites exploitations familiales, ce qui nécessite notamment la formation technique des futurs petits planteurs, la constitution de coopératives et un appui financier. Le secteur fait également face aux conséquences du changement climatique, à la raréfaction de la main-d’œuvre et à la nécessité de développer une filière plus durable.

Pour l’accompagner et l’aider à surmonter ces défis économiques, sociaux et environnementaux, l’Agence française de développement (AFD) est engagée depuis plus de vingt ans aux côtés du gouvernement royal du Cambodge, et en particulier auprès de la Direction générale de l’hévéaculture et de l’Institut de recherche sur le caoutchouc au Cambodge (IRCC).

Une culture familiale 

Déjà en 1999, l’AFD soutenait le développement de l’hévéaculture familiale dans la province de Kampong Cham. Ce projet pilote visait à tester les solutions techniques, institutionnelles et financières les plus appropriées pour permettre la croissance de petites plantations d'hévéas. 370 familles ont ainsi été aidées. Cet appui s’est poursuivi les années suivantes, avec plusieurs projets de soutien à l’hévéaculture familiale et de structuration des producteurs, à travers notamment la création d’une association nationale de producteurs, mais aussi par la mise en place de certifications. 

Plus récemment, l’AFD a appuyé un projet visant à soutenir les petites exploitations familiales dans l’obtention de souches réglementées et certifiées. 128 plantations ont été analysées (soit 120 hectares), et plus d’un 1 million de souches. Cela a permis d’obtenir à la fois un meilleur prix d’achat, un rendement plus élevé, mais aussi une plus grande résistance des plantations grâce à l’amélioration du matériel génétique des souches. Le projet a également permis la création d’un jardin à bois de référence au sein de l’IRCC.

Améliorer la résilience face au changement climatique 

L’appui de l’AFD au secteur ne s’arrête pas là. Récemment, plusieurs programmes ont vu le jour, visant à accompagner le développement de la filière, tout en accompagnant sa résilience face au changement climatique.  


Lire aussi : Gestion durable des ressources en eau du Mékong : l'AFD et la MRC à l'ouvrage


Le dernier projet en date, intitulé FORSEA (Forecasting impacts of climate change and workforce availability on natural rubber commodity chain in South-East Asia), cherche à contribuer à l’adaptation du Cambodge, de la Thaïlande et du Vietnam aux conséquences du changement climatique en documentant ses conséquences (techniques, sociales et économiques). Ces données seront partagées avec les acteurs de ces filières à différents niveaux de prise de décision. Financé par une subvention de l’AFD de 1,5 million d’euros et mis en œuvre par le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD), FORSEA permettra également d’anticiper les effets de la raréfaction de la main-d’œuvre agricole dans la filière hévéicole.

Une production durable

« La diversité de ces appuis nous a permis de soutenir à la fois le développement de l’hévéaculture familiale depuis plus de vingt ans, mais aussi d’intervenir sur des thématiques nouvelles comme l’adaptation au changement climatique et la transition de la filière, tout aussi centrales pour le développement durable du Cambodge », explique Ophélie Bourhis, directrice de l’AFD au Cambodge.

Dans la région du Grand Mékong, du fait de la demande croissante, les évolutions des moyens de production du caoutchouc ont des conséquences sociales et environnementales importantes : implantation d’entreprises étrangères concurrençant directement les petits producteurs (encore majoritaires), vulnérabilité accrue de ces derniers face à la variation des prix, déforestation, dégradation forestière, pollution…

En réponse, l’AFD finance un projet mis en œuvre par WWF dans trois pays du Sud-Est asiatique, dont le Cambodge, pour accompagner les petits producteurs dans leur processus de transition. Objectif : une production durable du caoutchouc, à la fois profitable à la biodiversité et à la qualité de vie de ces petits producteurs.