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Khalas Plastique Liban
La pollution de notre mer et de son littoral est une menace pour la biodiversité marine et notamment pour les tortues. Face à ce phénomène alarmant, l’artiste Caroline Chaptini et l’Agence française de développement (AFD) ont lancé l’initiative « Khalas Plastique ».

Ce lundi 7 novembre à El Mina, Tripoli, Caroline Chaptini, artiste plasticienne libanaise, et Catherine Bonnaud, directrice de l’Agence française de développement (AFD) au Liban, ont dévoilé une tortue géante construite dans le cadre du projet « Khalas Plastique », sa carapace est en bouchons de bouteilles, et elle est remplie de bouteilles en plastique. L’événement s’est tenu en présence de Mme Iman El Rafei, chargée d’affaires de la municipalité d’El Mina, de représentants de la région, des médias, et des écoles ayant participé à l’initiative. Ce projet a été rendu possible par l’initiative Metis, dispositif financier inédit de l’AFD, conçu pour compléter les projets d’investissement par des actions artistiques mobilisant les émotions des bénéficiaires pour plus d’impact ; des actions complémentaires pour atteindre les objectifs de développement durable auxquels le Liban et la France sont attachés.

Dans ses propos, la Directrice de l’AFD a confié : « Il y a quelques semaines, alors que je visitais des investissements majeurs financés par l’AFD à Tripoli, destinés à améliorer les conditions de vie de la population, j’ai été impressionnée par la pollution de la ville, de la plage, par les déchets déversés dans le fleuve. J’ai réalisé combien ces investissements sont insuffisants en l’absence de changements de comportements des habitants de la ville. Comment alors toucher la population, faire que les jeunes, et les moins jeunes, prennent conscience de la nécessité de consommer moins de plastiques, d’en produire moins, et de le recycler ? La rencontre avec Caroline a rendu cela possible ; en collectant le plastique et en lui donnant une nouvelle vie, elle a su parler aux jeunes qui sont et seront, j’en suis convaincue, des vecteurs de changements. Cette réalisation, cette tortue symbolise les dangers que nous faisons courir aux tortues qui vivent au large du Liban, en raison de nos comportements peu respectueux. Espérons que les efforts de chacun contribuent à préserver l’environnement pour que nos enfants aient la chance de vivre, demain, dans un environnement meilleur. »

Plus de 200 000 bouteilles et bouchons en plastique ont pu être collectés sur l’ensemble du territoire. Plus de 2 000 élèves de tous âges ont été sensibilisés aux enjeux liés à la surutilisation du plastique, via des rencontres avec l’artiste qui s’est rendue dans huit écoles à Beyrouth et à Tripoli. Près de 500 jeunes des écoles de Tripoli et de ses environs, des scouts, se sont rendus sur le site de l’installation à El Mina pour participer à la construction de la tortue.

De même, l’association française « Plastic Odyssey » de passage au Liban, a pu animer, avec le concours de l’Institut français (IF), et du ministère de l’Éducation nationale, des ateliers interactifs dans quatre écoles de Tripoli, dont trois écoles privées et une école publique francophone.

Par ailleurs, l’équipe de Plastic Odyssey a accueilli en « résidence » à bord de son bateau un micro entrepreneur de Tripoli, spécialisé dans le recyclage et bénéficiaire d’un projet financé par l’AFD et mis en œuvre par l’association Ruwwad Al Tanmeyah.

« Le manque de stratégies de gestion des déchets au niveau national entraine des coûts énormes pour l’environnement et la santé publique » a déclaré Madame Chaptini, en expliquant que « le plastique que les libanais utilisent, est souvent déversé dans la mer et ingéré par les poissons que nous mangeons. Avec la sensibilisation des jeunes, il est possible de changer les comportements en faveur de la réduction des déchets et du tri ».

Madame Chaptini a souhaité que l’entreprise spécialisée en tri, « Lebanon Waste Management », verse la valeur du plastique collecté à l’ONG Kids First qui accompagne des enfants atteints de cancer. Elle met ainsi en lumière que la collecte de ces matériaux est une source de revenus et contribue à l’activité du tissu économique local.


Contact : Lara Fahs, Responsable de communication régionale