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Christian Yoka, Directeur régional pour l'AFD en Afrique de l’Est, et le Président de Trademark Eeast Africa, Amb. Erastus Mwencha, ont signé une convention de subvention de 29,9 millions d'euros
TradeMark East Africa (TMEA) et l'Agence française de développement (AFD), ont signé cet après-midi une convention de subvention de 29,9 millions d'euros (environ 35,5 millions de dollars) pour contribuer à une intégration économique régionale plus durable et inclusive dans la Corne de l'Afrique. Ce financement provient de l'Union européenne, qui l'a délégué à l'AFD via une convention de financement totale de 32 millions d'euros, signée une semaine plus tôt entre les deux parties.

Le projet TMEA-AFD se concentrera sur le corridor de Djibouti, principale artère commerciale de l'Éthiopie, tout en soutenant un commerce plus inclusif entre Djibouti et l'Éthiopie. L'objectif global est de renforcer la compétitivité de ce corridor par des améliorations logistiques et réglementaires (réduction des temps de transport et de transit dans les ports et aux frontières, simplification des procédures et réduction des coûts associés) et le renforcement de la capacité des acteurs commerciaux, y compris les plus vulnérables, à bénéficier de ces améliorations. Il sera mis en œuvre selon quatre axes d'intervention :

  • Réduction des coûts et des délais des échanges le long du corridor Djibouti-Éthiopie, du port de Djibouti au poste frontière de Galafi et aux ports secs en Éthiopie.
  • Simplification et harmonisation des procédures, normes et réglementations régissant le commerce entre les deux pays, en les mettant en conformité avec les différents accords commerciaux signés, en vue de leur numérisation.
  • Appui aux entreprises et producteurs du secteur de la logistique tant en Éthiopie qu'à Djibouti, et des secteurs d'exportation.
  • Soutien aux populations les plus vulnérables : petits commerçants aux frontières, femmes opérant dans les secteurs d'exportation, etc. pour leur permettre de profiter de ces améliorations.

En 2019, Djibouti, l'Érythrée, l'Éthiopie, le Kenya et la Somalie ont lancé une Initiative pour la Corne de l'Afrique dont l'objectif général est d'assurer le développement rapide de la sous-région. Quatre piliers avaient été identifiés par les ministres des Finances de la région, dont « la promotion de l'intégration économique pour stimuler le commerce, la croissance inclusive et créer des emplois décents » (pilier 2). Cependant, les goulets d'étranglement administratifs et techniques et le manque de coordination régionale entraînent souvent des coûts commerciaux élevés entre les pays.

Le chef de la délégation de l'Union européenne à Djibouti, M. Aidan O'Hara, a déclaré : « L'Union européenne travaille en étroite collaboration avec l'AFD et TMEA sur le corridor Djibouti-Addis Abeba. Cette initiative de 32 millions d'euros facilitera le commerce et soutiendra les chaînes de valeur le long de cet axe.  Le marché unique européen est l'une des plus grandes réalisations de l'Union. Nous travaillons à l'intégration régionale depuis plus de 70 ans et avons un savoir-faire en la matière. Avec l'AFD et TMEA, nous apportons notre approche #TeamEurope à l'intégration des marchés dans la Corne de l'Afrique et nous sommes convaincus qu'elle stimulera la croissance et créera de nouvelles opportunités pour les entrepreneurs et les consommateurs. »

Le directeur régional pour l'Afrique de l'Est, M. Christian Yoka, a expliqué : « Nous sommes fiers de mettre en œuvre le premier projet du pilier 2 de l'Initiative pour la Corne de l'Afrique, avec la contribution de l'UE. Nous sommes également très heureux de mettre en œuvre ce projet avec TMEA et les différentes parties prenantes à Djibouti et en Éthiopie. L'approfondissement de l'intégration régionale dans la Corne est essentiel pour permettre aux marchés locaux d'atteindre une taille critique pour le développement et la compétitivité des entreprises et des producteurs africains. C'est l'ambition de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), que le groupe AFD soutient également, et c'est l'un des axes de la stratégie régionale de l'AFD en Afrique de l'Est. Nous sommes donc ravis de contribuer à l'amélioration de l'intégration régionale à travers le corridor Djibouti-Addis. »

Le président de TradeMark East Africa, l'ambassadeur Erastus Mwencha, a expliqué que le projet se concentrerait principalement sur les mesures de facilitation du commerce « soft » et d'autres mécanismes de soutien afin d'assurer une grande efficacité le long d'un corridor régional clé pour stimuler le commerce. Selon le président, en plus de faciliter la circulation des biens et des services le long du corridor, le projet soutiendra l'alignement des régimes commerciaux et des normes entre l'Éthiopie et Djibouti et améliorera le commerce entre les deux nations ainsi que leurs voisins.

« La convention de financement que nous avons signée aujourd'hui est très importante pour faire progresser le commerce le long du corridor de Djibouti en rendant le transport de marchandises plus rapide et moins coûteux. Il en résultera une compétitivité accrue des entreprises djiboutiennes et éthiopiennes, ce qui améliorera l'accès aux marchés d'exportation et aux intrants, réduisant ainsi les coûts de production et attirant les investissements dans la région », a déclaré l'ambassadeur Mwencha.

La rationalisation, la simplification et l'informatisation des procédures logistiques et commerciales sur le corridor de Djibouti devraient permettre de réduire les coûts et la durée des échanges. Ce gain de temps et d'efficacité se traduira par une compétitivité accrue des entreprises djiboutiennes et éthiopiennes, garantissant un accès plus facile à la fois aux marchés d'exportation et aux intrants par le biais des importations, ce qui réduira effectivement les coûts de production et attirera les investissements. Grâce à ces interventions, Djibouti et l'Éthiopie devraient augmenter la valeur de leurs exportations et accéder à davantage de marchés, tant au niveau régional qu'international. Le projet stimulera également le commerce des femmes en leur fournissant connaissances et formations pour favoriser le commerce transfrontalier.

Ce projet sur cinq ans devrait avoir un impact considérable sur les différentes parties prenantes. Les agences gouvernementales et publiques dans le domaine du commerce seront en mesure de mieux exécuter leurs mandats et de respecter leurs engagements commerciaux dans le cadre de l'OMC et de la ZLECAf. Les organisations du secteur privé recevront un soutien direct pour mieux défendre les réformes clés visant à améliorer le flux de marchandises le long de ce corridor clé, à pousser pour l'élimination des barrières techniques et non tarifaires ainsi qu'à renforcer leurs capacités grâce à une meilleure compétitivité commerciale. Enfin, les citoyens ordinaires bénéficieront d'un meilleur accès aux intrants agricoles et aux marchés pour leurs récoltes.


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