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Coopération pour la biodiversité entre l’Inde, la France et l’Afrique australe
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De l’Assam aux savanes d’Afrique australe, la coopération se renforce entre gestionnaires de parcs nationaux pour mieux protéger la biodiversité. Le programme Parks & Biodiversity Partnership, soutenu par l’AFD et coordonné par l'Office national des forêts - International, mise sur les échanges d’expériences entre l’Inde, les pays d’Afrique australe et la France au bénéfice de la préservation du vivant.
À Kaziranga et Manas (Inde), deux parcs classés au patrimoine mondial de l’Unesco, la préservation de la faune sauvage est un défi permanent. Braconnage, pression démographique et changement climatique appellent à des réponses concertées. C’est dans ce contexte que le Département des forêts de l’Assam a sollicité en 2020 l’appui technique de l’AFD. De cette demande est née une coopération inédite entre l’Inde, l’Afrique australe (via SanParks) et la France : le Parks & Biodiversity Partnership, un programme triennal d’échanges et de formation.
« Le monde est aujourd’hui beaucoup plus interconnecté, la biodiversité est impactée par nos modes de vie. Nous devons unir nos forces et relever ensemble ces défis mondiaux : c’est exactement ce que représente ce projet », explique Danny Govender, directeur du développement durable à SanParks (Afrique du Sud).
Ce programme s’articule autour de trois priorités sur trois ans :
- conservation de la biodiversité : inventaires, restauration des habitats, lutte anti-braconnage ;
- tourisme durable : gestion responsable des visiteurs et diversification des revenus locaux ;
- gouvernance et innovation : adaptation des modèles français de gestion des parcs naturels aux contextes régionaux.
Des bénéfices partagés
Depuis trois ans, l’AFD a facilité plusieurs voyages d’étude et ateliers entre responsables de parcs, ministères et services forestiers d’Inde, d’Afrique australe et de France. « Les échanges portent sur de nombreux sujets : la coexistence entre l’Homme et la faune, la conservation des espèces, l’implication des communautés, la gestion des infrastructures touristiques ou encore la coopération scientifique », précise Laura Buis, responsable d’équipe projet (biodiversité) à l’AFD.
Les échanges sont profitables à toutes les parties : les participants français et africains ont découvert les pratiques indiennes, tandis que les délégués d’Assam ou du Rajasthan ont observé sur le terrain comment d’autres régions utilisent la science et la technologie pour protéger la faune. « Même avec moins de forêts à gérer, ils mettent la science et la technologie au service de la conservation. Cette passion commune pour la nature nous rapproche », relève Kapil Chandrawal, directeur adjoint du projet au Département des forêts du Rajasthan.
Une coopération facilitée par la France
La France agit ici comme facilitatrice : elle relie les partenaires, met à disposition un cadre technique et favorise la circulation du savoir entre les continents. Les financements soutiennent prioritairement les voyages d’échange, les ateliers de formation et les initiatives pilotes menées localement par les autorités indiennes et africaines. L’Office national des forêts – International (ONF International) a assuré la mise en œuvre opérationnelle du programme. Il a apporté des ressources techniques supplémentaires et mobilisé son réseau d’experts en gestion d’aires protégées, conduit des analyses comparatives et développé les outils de formation destinés aux équipes indiennes et africaines.
Le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) a également enrichi les échanges grâce à la participation de ses experts. À travers le programme international SWM – Sustainable Wildlife Management, le Cirad a partagé des enseignements issus de ses observations en Afrique subsaharienne : dynamiques d’inondation, migrations animales et modèles collaboratifs associant conservation et moyens de subsistance. Ces contributions ont nourri les discussions techniques et offert des pistes d’adaptation pour les parcs de Kaziranga et Manas.
Au-delà des moyens, le projet s’inscrit dans une vision à long terme : celle d’un réseau de professionnels du vivant capables de répondre ensemble aux défis du changement climatique. « Que ce soit en France ou en Inde, tout le monde avance dans la même direction face au changement climatique : il faut se préparer à ce qui vient », rappelle TC Ranjith Ram, du Département des forêts de l’Assam, en Inde. C'est donc en misant sur le partage d’expérience et la coopération entre pairs que l’initiative contribue à bâtir une communauté d’acteurs engagés pour une gestion durable des aires protégées de l’Indo-Pacifique, bénéfique pour la biodiversité du monde entier.
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