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Inde

L’Inde : 1,4 milliard d’habitants et des performances économiques records. Tout en s’employant à améliorer la qualité de vie de sa population et à développer ses infrastructures, le pays affiche une politique climatique proactive et fait des questions d’adaptation et de résilience au changement climatique un enjeu majeur.
Depuis 2008, l’AFD accompagne l’Inde dans la mise en œuvre d’une trajectoire de développement résiliente, inclusive et sobre en carbone, répondant aux priorités climatiques internationales et à celles de la zone Indopacifique.
Contexte
Avec ses 1,4 milliard d’habitants, l’Inde est le pays le plus peuplé au monde. Classée cinquième puissance économique, elle occupe une position stratégique sur la scène internationale, tant sur le plan financier que politique et joue un rôle crucial dans la trajectoire climatique de notre planète.
L’Inde doit cependant relever un certain nombre de défis. D’une part, le gouvernement a adopté des programmes d’investissement ambitieux pour répondre aux défis « classiques » d’un pays émergent : assurer l’accès universel aux services de base, combler le déficit en infrastructures, satisfaire la demande croissante d’énergie et créer des emplois.
D’autre part, le changement climatique impose aux acteurs nationaux d’intervenir à la fois en matière d’atténuation et d’adaptation, dans un contexte où le pays est à la fois l’un des plus gros émetteurs de gaz à effet de serre et l’un des plus vulnérables. Il est exposé à une intensification des phénomènes extrêmes tels que les vagues de chaleur, les sécheresses, les inondations, les cyclones et d’autres aléas climatiques qui ne cessent de s’aggraver.
Malgré des investissements massifs dans les énergies renouvelables ou les véhicules électriques, la transition de l’Inde vers la neutralité carbone, prévue pour 2070, reste un défi. La capacité des territoires à faire preuve de résilience sera déterminante dans le développement futur du pays.
Notre approche
L’AFD et l’Inde : pour une trajectoire de développement résiliente, inclusive et sobre en carbone
Troisième pays consommateur d’énergie et deuxième importateur de combustibles fossiles au monde, l’Inde joue un rôle majeur dans l’évolution de la demande mondiale en énergie.
Sous les effets conjugués de la croissance démographique, l’urbanisation, la croissance économique, l’industrialisation, l’adoption des véhicules électriques et les vagues de chaleur provoquées par le changement climatique, la demande en énergie va continuer de croître dans les prochaines décennies.
Or, cette consommation indienne repose encore largement sur le charbon. Dans ce contexte, l’Inde mène une politique visant en premier lieu à répondre à ses besoins croissants en énergie et à garantir sa sécurité énergétique, tout en engageant une transition vers la décarbonation. Le gouvernement s’est ainsi fixé lors de la COP26 l’objectif d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2070. Pour ce faire, l’Inde investit massivement dans les énergies renouvelables, qui représentent déjà 45 % de la capacité électrique installée du pays : l’objectif de 50 % d’énergie non fossile, fixé lors des précédentes COP, est donc désormais à portée de main. Elle explore également les pistes de l’hydrogène et du nucléaire. L’Inde va réviser sa Contribution Déterminée au niveau National (CDN) en 2025 avec l’ambition d’investir également dans le stockage et les réseaux, pour mieux tirer parti de ses capacités de production.
L’AFD accompagne la transition énergétique indienne en :
- Finançant directement des projets hydroélectriques dans l’État de l’Himachal Pradesh ;
- S’associant à plusieurs banques publiques indiennes, telles que l’Indian Renewable Energy Development Agency (IREDA) ou la State Bank of India (SBI) pour financer des projets menés par des développeurs privés dans les énergies renouvelables ou la mobilité électrique, en apportant un appui technique.
- A travers la plateforme GIFS (Greening the Indian Financing System), financée en partie par l’Union Européenne, l’AFD facilite les échanges de bonnes pratiques sur le rôle des banques publiques dans la transition énergétique indienne ;
- En promouvant l’efficacité énergétique, par exemple aux côtés de l’agence publique Energy Efficiency Services Limited (EESL) pour un éclairage public plus efficient ; ou avec la banque publique spécialisée dans le financement des PME, Small Industries Development Bank of India (SIDBI) pour faciliter l’accès au crédit des PME qui investissent dans les économies d’énergie.
Si la population urbaine ne représente « que » 35 % de la population indienne totale, la croissance rapide des villes s’accompagne d’un certain nombre de défis. De nombreux efforts et investissements sont mis en œuvre pour fournir un accès aux services de base (tels que les transports, l’énergie, le logement, l’eau, l’assainissement et la gestion des déchets solides), contribuant à la réalisation de l’ODD 11.
Plus de la moitié du portefeuille de l’AFD en Inde est consacrée au financement de métros, de réseaux de distribution d’eau et d’assainissement ou de projets pilotes innovants axés sur le climat, pour des villes inclusives, agréables à vivre et sobres en carbone
L’AFD appuie la mobilité urbaine durable en finançant les lignes de métro de six villes indiennes, dont quatre sont déjà en service : Bangalore, Kochi, Nagpur, Pune, Surat et Ahmedabad. Ces infrastructures amélioreront la qualité de vie des habitants : des retombées majeures sont attendues en termes de productivité urbaine, mais aussi de qualité de l’air et d’empreinte carbone.
L’AFD œuvre également pour une utilisation durable des ressources hydriques ainsi que pour l’accès à l’eau et à l’assainissement. Afin de répondre à la demande croissante en eau et d’améliorer la qualité des ressources, nous travaillons avec les villes de Chandigarh, Jodhpur et Pondichéry, ainsi que cinq villes secondaires de l’Himachal Pradesh.
Enfin, en collaboration avec l’Union européenne, l’AFD soutient les programmes CITIIS, qui visent à apporter des innovations au sein des programmes d’investissements classiques pilotés à l’échelle nationale. CITIIS 1.0 s’inscrivait au sein de l’initiative Smart City, et a donné lieu au financement de projets pilotes de 11 villes indiennes dans différents secteurs (mobilité urbaine, espace public, logement, gouvernance), en apportant de l’expertise française et européenne. CITIIS 2.0 cible la gestion des déchets solides et apportera des financements et de l’expertise dans 18 villes, avec une forte dimension « innovation/capitalisation transversale ».
L’Inde possède des richesses naturelles parmi les plus extraordinaires de la planète. Trois des trente-six points chauds de la biodiversité dans le monde, tels que définis par Conservation Internationale, s’y trouvent : les Ghâts occidentaux, l’Himalaya, et l’Indo-Burma. Bien que le pays dispose d’un cadre législatif solide en matière de conservation, ce patrimoine unique subit de fortes pressions d’origine humaine auxquelles s’ajoutent les effets du changement climatique, qui fragilisent les écosystèmes et perturbent les cycles naturels.
Depuis 2012, l’AFD soutient activement l’État de l’Assam, dans le nord-est du pays, et, depuis 2022, l’État du Rajasthan, dans la mise en œuvre proactive de politiques de gestion durable et participative de leurs forêts. Ces vastes projets englobent non seulement la reforestation des zones dégradées, mais aussi la promotion des pratiques de gestion durable des forêts, en impliquant activement les communautés locales dans la conservation. Ces initiatives couvrent la protection des espèces sauvages, sensibilisent à l’importance de préserver le patrimoine naturel et abordent la relation complexe entre la biodiversité et le climat. Le travail porte également sur l’atténuation du conflit entre l’homme et les espèces sauvages ainsi que sur la création de moyens de subsistance alternatifs pour les communautés qui vivent dans et de la forêt.
L’Inde est également très vulnérable aux effets du changement climatique. Dans un pays où les températures peuvent frôler les 50 °C au plus fort de l’été, les conséquences du réchauffement pourraient être calamiteuses d’ici la fin du siècle, avec une variabilité exacerbée des précipitations, des sécheresses plus fréquentes, des inondations et des cyclones plus violents. La montée des eaux pourrait affecter plus de 200 millions d’habitants le long des zones côtières indiennes et contribuer à la salinisation des sols. L’augmentation de la fréquence des phénomènes climatiques extrêmes menace directement la vie des populations.
L’AFD accompagne les efforts des États du Kerala au Sud et de l’Himachal Pradesh au Nord pour renforcer la résilience de leurs territoires : planification des villes intégrant les risques d’inondation, mise en place de systèmes d’alerte, renforcement des infrastructures routières pour lutter contre les glissements de terrain, meilleure coordination pour la préparation amont et l’intervention d’urgence en cas de catastrophes telles que les feux de forêt, etc.
L’AFD soutient également le secteur de la pêche et de l’aquaculture, qui représente 1,1 % du PIB du pays, et assure l’emploi direct de 28 millions de personnes.
Depuis 2024, l’AFD soutient, en collaboration avec la Banque mondiale, le Département des pêches (DoF) du gouvernement indien, dans un projet qui renforce la résilience et l’efficacité du secteur de la pêche et de l’aquaculture. Ce projet vise à formaliser davantage le secteur, à améliorer l’accès des acteurs au crédit et à l’assurance, et à encourager les investissements en faveur d’une chaîne de valeur plus efficace, tout en renforçant la qualité et la sécurité des produits halieutiques, dans une logique de gestion durable des ressources.
Au-delà de son mandat « Climat et biens publics mondiaux » en Inde, l’AFD s’attache à développer les échanges d’expertise réciproques entre l’Inde et la France. Cela se traduit par :
- La réalisation d’études mobilisant de l’expertise française pour accompagner la mise en œuvre des prêts ;
- Des formations et des voyages d’étude en France pour mieux connaitre l’écosystème français ou européen ; voire plus largement d’autres pays, comme dans le cadre du Partenariat sur les Parcs Naturels en Indo-Pacifique, au sein duquel sont comparés les modèles de gestion indien, français, et sud-africain ;
- La création de plateformes d’échanges entre acteurs. Par exemple, la plateforme indo-européenne GIFS (Greening the Indian Financial System), développée en étroite collaboration avec la fondation SSEF (Shakti Sustainable Energy Foundation) et la SIDBI (Small Industries Development Bank of India) favorise le partage de connaissances et de formations entre les acteurs du secteur financier français et indiens (banques, fonds d’investissement et régulateurs), ainsi qu’avec des organisations publiques (opérateurs spécialisés, autorités locales).
Sur le terrain
Ci-dessous, retrouvez les projets, actualités, publications et coordonnées du pays en un clic.
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Publications & médias

Chiffres clés
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48 projets financés depuis 2008
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3,1 milliards d’euros engagés
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3 millions de personnes bénéficiant d’une meilleure mobilité durable
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1 million de personnes bénéficiant d’un meilleur accès à l’eau