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Pour faire face aux conséquences économiques de la pandémie de Covid-19 au Cambodge, le projet CaPFish, qui soutient le secteur de l’aquaculture, a adapté ses pratiques et contribue à renforcer la sécurité alimentaire et diversifier les activités économiques des ménages en zones rurales.

Principalement basée sur le tourisme, l'industrie du vêtement et le secteur de la construction, l'économie cambodgienne est fortement touchée par la pandémie de Covid-19 : à moyen terme, les analystes prévoient une augmentation du taux de pauvreté et une diminution des revenus pour tous.

Face aux difficultés que risquent de rencontrer les ménages pour accéder à une nourriture bon marché dans les mois à venir, l’Administration des pêches cambodgienne (ministère de l’Agriculture), l'Union européenne et l'Agence française de développement (AFD) ont réalloué une partie du budget d’un projet existant, CaPFish, qui vise initialement à soutenir le secteur de l'aquaculture au Cambodge, au profit d’une nouvelle action destinée aux ménages touchés par la pandémie.

Adapter la production pour faire face aux besoins 

Les cycles des espèces habituellement élevées par les pisciculteurs du pays sont assez longs : il faut entre neuf et dix mois pour que le requin siamois ou le poisson à tête de serpent atteignent la taille requise pour leur commercialisation.

Pour aider les agriculteurs à générer des revenus en moins de quatre mois, le projet propose de faire évoluer la production et d’élever des espèces à cycle court comme les poissons-chats hybrides. Robustes et très demandées sur les marchés locaux, ces espèces peuvent être élevées dans des petits bassins que les ménages pourront installer dans leur jardin, permettant une participation plus active des familles. 

Le projet fournira les intrants (alevins et aliments) nécessaires au démarrage du premier cycle et propose de réinvestir les premiers revenus générés dans le cycle de production suivant. Pour soutenir cette action à long terme et contribuer au renforcement des capacités des acteurs du secteur, le soutien technique aux producteurs sera porté par les écloseries et les pépinières sous contrat dans le cadre du projet. Cet appui est prévu pour trois cycles de production. 

Cette approche contribuera également à la création de groupements de pisciculteurs autour de ces acteurs du secteur privé en établissant et stimulant les liens entre producteurs et écloseries, dans le respect de l’objectif initial de CaPFish.

Renforcer la sécurité alimentaire 

Grâce au projet, trois cycles de production devraient être lancés d’ici juin 2021, contribuant ainsi à la sécurité alimentaire et nutritionnelle de la population tout en générant des revenus supplémentaires pour les ménages des zones rurales.

Pour un cycle de 90 jours, les ménages pourront produire environ 150 kg de poissons-chats ou 200 kg de grenouilles, soit un revenu brut de 900 dollars (US) pour les grenouilles et 688 dollars (US) pour les poissons-chats. Au total, ce sont 2 000 ménages économiquement touchés par la pandémie de Covid-19 qui bénéficieront de ce projet, dans dix provinces.