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Fort Lahore
Le fort de Lahore, haut lieu du patrimoine pakistanais, est sur le point de connaître un nouveau souffle. L’AFD soutient les efforts visant à restaurer ce site majestueux, inscrit à la Liste du patrimoine mondial de l’Unesco. À l'occasion de la Journée internationale des monuments et des sites, examinons de plus près ce projet qui bénéficiera au tourisme comme à l’économie nationale.

Le fort de Lahore, construit en 1566, est un monument majeur de la vieille ville fortifiée du même nom, capitale des anciens empires moghol et sikh. Il est le symbole durable de la riche histoire culturelle et artistique du Pakistan.

Un site du patrimoine mondial en danger

Cet ensemble de bâtiments, digne d’un conte de fées, se caractérise par des mosaïques de verre et de dorures, des pierres semi-précieuses et du marbre. Il abrite des structures encore plus anciennes que le fort, comme la porte Shah Burj, dont la construction remonte à 1041.

Il comprend aussi le « mur d’images » qui, avec ses 460 mètres de long et ses 16 mètres de haut, forme les façades nord et ouest du fort. Il s’agit de l’un des plus grands décors muraux au monde. La porte Shah Burj et le mur d’images constituent l’entrée d’origine du fort. Le mur est composé de plusieurs matériaux et motifs, comme du briquetage, des mosaïques de carreaux émaillés ou encore de l’enduit à la chaux peint. Il présente une série de panneaux richement décorés et des éléments en marbre incrustés de pierres semi-précieuses.

Travaux de restauration Lahore
Ponçage des briques pour le mur d'images © AFD


Ces chefs-d’œuvre d’architecture ont cependant souffert d'un manque d’entretien. 

En 1981, l’ensemble du fort de Lahore et de ses 21 monuments ont été inscrits à la Liste du patrimoine mondial de l'Unesco, puis en en 2000 à la Liste du patrimoine mondial en péril afin de souligner le besoin urgent de mener des réparations.  


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Un projet de restauration aux bénéfices multiples

L’agence Aga Khan Trust for Culture a pris des mesures en 2007 : elle a noué un partenariat avec le gouvernement du Pendjab et la Banque mondiale, et par la suite avec la Walled City of Lahore Authority (WCLA), l’autorité chargée de la gestion de la ville fortifiée, afin de lancer les travaux de restauration

En 2022, l’AFD a accordé un prêt de 22 millions d’euros afin d'appuyer ces efforts, qui visaient à sauvegarder le monument et ses précieux atouts, mais aussi à préserver une partie du patrimoine multiculturel de Lahore et de la mémoire collective du Pakistan.

« Le fort dans son ensemble est un symbole de notre patrimoine, explique Kamran Lashari, directeur général de la WCLA. Les sous-sols, qui sont fermés depuis deux cents ans, sont restaurés grâce à ce projet financé par l’AFD. Et le meilleur dans tout ça, c’est que ce chantier de restauration a permis de créer des centaines d’emplois au fil des ans et offre des opportunités dans le secteur du tourisme. »


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Le projet comporte trois grands volets :
  1. Développement du tourisme grâce à la construction d’un centre dernier cri dédié aux visiteurs et à des mesures de sauvegarde dans le fort.
  2. Amélioration des infrastructures urbaines, avec des efforts de sauvegarde, dans la zone tampon autour du fort.
  3. Mise en place d’initiatives pour la WCLA et ses partenaires afin de renforcer leurs capacités et création d’une unité chargée de la mise en œuvre du projet.

Pour Najam us Saqib, directeur chargé de la sauvegarde au sein de la WCLA, « le financement est essentiel à la promotion et à la préservation du patrimoine ».

L'implication de plusieurs acteurs souligne l'importance d'une approche coordonnée pour le financement de grands projets de développement et, aujourd'hui, les bénéfices sont clairs et s'étendent au-delà du fort lui-même : les travaux en cours comprennent par exemple également la réfection des routes ainsi que l'amélioration de l'éclairage public.

Grâce aux travaux de restauration, qui ont bien avancé, le fort de Lahore semble prêt à retrouver son statut de centre florissant en matière de tourisme, d’éducation et d'échanges interculturels.