Il avait été annoncé pour la première fois à l’ouverture de la Global Sports Week (GSW) en 2020 par le directeur général de l’AFD Rémy Rioux et Tony Estanguet, président de Paris 2024 : un accord de coopération ambitieux né d’une conviction commune autour du sport, « un formidable outil de développement durable ». Dès l’entame de cette association vertueuse, le déploiement d’ici 2024 de plusieurs initiatives autour de projets sportifs à fort impact sur le développement dans le monde avait été acté. Et c’est à l’occasion de cette nouvelle édition de la Global Sports Week qu’a été dévoilé le lancement d’un programme innovant d’incubation de 26 athlètes entrepreneurs.
« Malgré une année particulièrement compliquée, nous sommes toujours aussi convaincus de l’impact du sport et de sa capacité à faire progresser la société, a expliqué Rémy Rioux. Le lancement de ce nouveau programme envoie également un signal fort du lien qui existe entre la France et l’Afrique. »
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Le professeur Yunus, prix Nobel de la paix 2006 et à l’origine du Yunus Sports Hub, appuiera le programme sur le continent africain. Il a souhaité saluer ses deux partenaires dans cette démarche inclusive et solidaire. Et a rappelé à travers une vidéo diffusée au cours de la GSW « le pouvoir transformateur du sport pour l’être humain et le monde, et son impact social qui mènera au progrès d’une société tout entière. »
26 athlètes entrepreneurs acteurs du changement
Le dispositif a déjà donné naissance à une première promotion de 10 athlètes en France et de 16 athlètes en Afrique. Ils seront tous accompagnés par les incubateurs pendant huit mois. En s’appuyant sur leurs valeurs d’engagement, sur les compétences qu’ils acquièrent tout au long de leur carrière sportive et sur leur pouvoir de mobilisation, le programme a pour ambition de leur donner les clés pour leur permettre d’avoir un impact positif à leur niveau.
Composés de 10 femmes et de 16 hommes, ce groupe de sportifs de haut niveau portera des projets répondant à des enjeux sociétaux tels que l’inclusion, l’insertion, l’égalité entre les femmes et les hommes, la santé, l’éducation et la protection de l’environnement.
Parmi eux, Sarah Hanffou, pongiste camerounaise qui cherche par son projet à favoriser l’accès des filles aux sports, Aby Gaye, basketteuse sénégalaise qui ambitionne d’organiser des camps de basket sur le thème de la confiance et de l’estime de soi, ou encore Roger Amegbeto, nageur togolais, qui souhaite construire la première piscine accessible au public du Togo et mettre en avant la pratique de la natation et les bienfaits du sport sur la santé. Un échantillon qui en dit déjà long sur ces entrepreneurs sociaux en puissance.
Un dispositif innovant et inspirant
Au troisième jour de l’événement, l’AFD et Paris 2024 sont revenus sur scène avec les athlètes et les deux incubateurs qui hébergeront le programme en France et en Afrique. Cette session, proposée en duplex depuis Paris et Dakar, était l’occasion de présenter cette belle promotion, à l’état d’esprit dynamique et enthousiaste.
Laëtitia Habchi, responsable de la division Lien social à l’AFD et Sophie Lorant, directrice des relations internationales de Paris 2024, ont introduit la séance en rappelant que « le sport participe à la réalisation des Objectifs de développement durable qui orientent l’action des acteurs internationaux du développement. »
Elles ont souligné le rôle primordial de ces athlètes qui « incarnent à eux seuls l’idée que le sport peut changer des vies. Leur pouvoir d’inspiration et de mobilisation est sans équivalent […] ; ils sont un exemple pour des générations. Tout au long de leur carrière, ils développent des qualités qui peuvent être transposées dans d’autres activités professionnelles : endurance, détermination, dépassement de soi. »
De février à octobre 2021, les athlètes bénéficieront donc d’un accompagnement à la fois personnalisé et collectif : bootcamps, ateliers collectifs d’idéations, séances de mentorat, rencontres avec des personnalités inspirantes seront au programme. Un dispositif novateur qui vise à les soutenir dans la construction de leur projet entrepreneurial, depuis la définition de la problématique jusqu’au prototypage d’une solution économiquement et socialement efficace.
L’AFD mobilisée pour le sport en Afrique
L’Agence française de développement a également rappelé sa volonté de changer le regard sur le continent et d’ouvrir de nouveaux horizons pour le monde du sport en Afrique.
Au cours de deux autres séquences dans la journée du 4 février, l’AFD en a ainsi profité pour réitérer son engagement auprès du Sénégal dans l’organisation et la préparation des Jeux olympiques de la jeunesse Dakar 2026. Sous l’impulsion de ce rapprochement, différents partenariats ont vu le jour pour soutenir la réhabilitation d’infrastructures sportives dans la capitale sénégalaise pour les prochaines olympiades, rendre accessible une éducation de qualité pour les publics les plus vulnérables – comme les filles, les enfants en situation de handicap ou les minorités communautaires –, ou encore mettre le sport au service de l’autonomisation des jeunes femmes.
Dans ce contexte, Alexandre Pointier, directeur d’agence AFD au Sénégal, est intervenu en direct de Dakar pour lister trois piliers essentiels qui feront d’un pays un hub mondial pour le sport : « Ses prestigieux athlètes, ses infrastructures de qualité et son solide écosystème ». Or, « le Sénégal possède tous les ingrédients pour devenir le prochain hub sportif international. » Rendez-vous est pris.