Au fil des kilomètres de piste cahoteuse qui mène au village de Hta Nuang Kahn, les installations électriques se raréfient, jusqu’à disparaître. Nous sommes dans la Dry Zone, l’une des régions les plus pauvres du pays, qui concentre 18 % de la population. Ici, les habitants n’ont pas accès à une électricité fiable et de qualité.
La plupart des ménages cuisinent au bois sur des foyers traditionnels, générant ainsi une forte pression sur les ressources forestières, alors que le taux de déforestation atteint 2 % par an à l’échelle du pays. Cette source d’énergie fait également peser une charge supplémentaire sur le travail des femmes, qui consacrent en moyenne 200 heures par an à la collecte du bois, sans compter les maladies respiratoires liées à l’exposition aux fumées nocives.
Pour faire face, le Geres, avec le soutien de l’Agence française de développement (AFD), promeut l'émergence de distributeurs de solutions électriques durables (SED) dits du « dernier kilomètre », chaînons manquants pour atteindre les villages les plus isolés. Dans ce cadre, huit femmes ont été formées à l’entreprenariat pour vendre plusieurs types de SED : des solutions solaires type lampes ou kits solaires mais aussi un foyer à bois amélioré.


En Birmanie, 50,5 % des femmes sont actives contre 85,2 % des hommes. Par ailleurs, selon une étude de l’Organisation internationale du travail sur l’entreprenariat féminin en Birmanie (2014), elles se heurtent à de nombreux obstacles pour lancer leur propre entreprise : accès moindre aux ressources, au crédit, à l’information et à l’éducation, mais aussi poids des responsabilités domestiques…
Des freins que souhaite lever le projet en proposant une solution complète pour aider les volontaires, sélectionnées sur leur motivation et leur engagement, à démarrer leur activité. En plus des formations, celles-ci bénéficient d’un fonds de roulement pour faciliter l’investissement. Concrètement, le Geres met à leur disposition les produits qu’elles rembourseront au fur et à mesure de leurs ventes.
Pour Myint Myint Maw, être entrepreneuse est une vraie fierté : « Je suis très contente d’avoir pu démarrer cette activité, de pouvoir subvenir à mes besoins. Et d’être indépendante ! »