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Des jeunes talents du foot tunisien
Début août, une délégation de neuf jeunes élèves du Lycée sportif Pierre de Coubertin de Tunis, âgés de 13 à 15 ans, s'est rendue à Marseille pour assister à la demi-finale du tournoi olympique de football au stade Vélodrome. Cette opportunité unique marque le lancement du programme Sport & Éducation récemment signé à Tunis par le directeur général de l’AFD, Rémy Rioux.

Au cœur des valeurs de l’olympisme, la contribution à la construction d’un monde meilleur et pacifié constitue l’un des piliers de l’engagement des nations. Cette aspiration, rappelée tant dans la charte olympique que dans l’Agenda olympique 2020, guide l’engagement de l’AFD en faveur du sport pour le développement.     

À l’occasion de son déplacement en Tunisie à la fin du mois de juin dernier, Rémy Rioux a entériné la signature d’une subvention de 7 millions d’euros (la plus importante dans le secteur du sport en 2024) en faveur du ministère de l'Éducation pour un projet mené en partenariat avec le ministère de la Jeunesse et des Sports et le Comité national olympique tunisien.      

« En développant cette approche du sport par et pour l’école, ce projet favorise la relance de la pratique du sport en Tunisie en s’appuyant sur le système éducatif, souligne Quentin Lebegue en compagnie de Wassim Hadj Ali et Amina Landoulsi, qui travaillent pour l’AFD à Tunis et pour la direction régionale d’Afrique du Nord. De façon réciproque, il incite à s’appuyer sur le sport dans le système éducatif pour améliorer la qualité des apprentissages et la transmission de valeurs portées par le sport, telles que l'inclusion et l'égalité. »  

Un voyage initiatique pour de jeunes espoirs

Lors d'une cérémonie solennelle, ces jeunes Tunisiennes et Tunisiens ont reçu symboliquement leurs billets pour le match. Avec une sélection sur la base des performances scolaires, linguistiques et sportives, ce séjour représente aussi une véritable source d'inspiration servant à nourrir leur ambition à devenir les futures élites sportives de la Tunisie. « Cette expérience représente l’opportunité de voir les athlètes que j'admire dans l'ambiance unique des JO. Cela m'inspire dans ma propre carrière sportive en me montrant jusqu'où le travail acharné et la détermination peuvent me mener », confie Melek Gamaoun, une jeune élève membre de l’équipe nationale de tennis et récente vainqueur des championnats d’Afrique U12.


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Établissement créé en 1985 pour former l’élite sportive du pays – la championne de tennis Ons Jabeur ou encore le médaillé d’argent au sabre des JO 2024, Farès Farjani, ont fréquenté ses bancs – le Lycée sportif Pierre de Coubertin offre un cadre idéal pour concilier formation éducative et vie d’athlète.  

Comme l'indique son directeur, Atef Hadhri, « cette initiative est une source de motivation incroyable pour nos élèves qui sont tous membres de l’équipe nationale tunisienne dans leurs disciplines respectives (natation, tennis, tennis de table, karaté, gymnastique…). Elle leur montre à quel point l'excellence et la persévérance sont toujours récompensées. Que ce soit dans le domaine sportif ou scolaire. »

En effet, la plupart de ces jeunes assisteront pour la première fois à une compétition olympique. Ce voyage a été appuyé par l’ambassade de France en Tunisie et par la compagnie aérienne Transavia, qui a mis à disposition les billets d'avion, marquant ainsi son engagement envers la jeunesse prometteuse tunisienne.     

Emna Mathlouthi, élève de 8e année qui fait partie de l’équipe nationale tunisienne de tennis, a quant à elle été particulièrement marquée par la dimension transnationale de ces échanges et des liens qu’elle a pu nouer : « C'est une chance unique de découvrir de nouvelles cultures dans une ville si métissée ». Un véritable cadeau pour l’anniversaire de cette jeune tunisienne qui célèbrait ses 13 ans le 6 août et qui aura pu à cette occasion « partager les émotions de ces athlètes et nouer des amitiés avec d’autres jeunes venus d’horizons différents qui [la] feront progresser en tant que joueuse et en tant que personne. »

C’est cet esprit de communion et de partage qui a motivé l’engagement de Hedi Ramdane, adjoint au maire de Marseille en charge de la jeunesse, il a en effet suscité la tenue d’une réception que la mairie de Marseille a réservée aux jeunes, dans le cadre de l’un des points de vue les plus emblématiques de la ville : la Tour la Marseillaise.

Accueillis comme une délégation dans la cité phocéenne, ces jeunes Tunisiens ont participé à un programme riche de rencontres et de découvertes. Organisé par la Ligue de l’enseignement des Bouches-du-Rhône, ce court séjour a inclu des moments de partage avec des jeunes des centres sociaux Kléber et Borély, ainsi qu’avec de jeunes Allemands invités dans le cadre d’un dispositif d’échange avec l’Office franco-allemand de la jeunesse (OFAJ).

Le pouvoir transformateur du sport

Ce déplacement s'inscrit en outre dans une vision plus large contribuant à l’accroissement de la « crédibilité et de la contribution positive des JO auprès de la jeunesse », comme l’indique l’Agenda olympique 2020.

Le programme Sport & éducation financé par l’AFD soutient ainsi le système scolaire tunisien en créant des clubs olympiques dans une centaine d'établissements scolaires et en formant les élites sportives du pays, dans la perspective notamment des Jeux Olympiques de la jeunesse, qui se tiendront à Dakar en 2026. 


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À l’instar de ce premier événement olympique accueilli sur le continent, l’action de l’AFD appuie le pouvoir transformateur du sport en Afrique, notamment en générant « des bénéfices sociaux importants pour les communautés, tout en favorisant l’égalité femmes-hommes, l’inclusion et la réduction des risques sociaux en lien avec le respect des droits humains », comme l’expriment Jérémie Pellet et Ibrahima Wade dans leur publication Paris 2024, Dakar 2026 et après : bâtir un olympisme durable.

Se rapprochant ainsi de son rêve d’y participer en tant qu'athlète, Melek Gamaoun ajoute qu’à ses yeux, « les Jeux Olympiques représentent plus qu'une simple compétition sportive : il s'agit d'une célébration globale de l'humanité, de la culture et de la paix ».