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Madatlas
Lauréat de la première édition du programme Partenariats académiques Afrique-France, le projet MadAtlas permet à des étudiants de l’Université de Fianarantsoa, à Madagascar, et de l’Université Gustave Eiffel, en France, d'obtenir un double diplôme. À la clé, une expérience internationale et des échanges pédagogiques enrichissants.

Soutenu par le programme Partenariats académiques Afrique-France, MadAtlas est un projet porté conjointement par l’Université de Fianarantsoa (UF) à Madagascar et l’Université Gustave Eiffel (UGE) en France. Lancé en 2021, il renforce la formation des étudiants, enseignants, chercheurs et professionnels en cartographie numérique, un outil essentiel dans des domaines comme l’aménagement durable du territoire (entretien des routes, risques climatiques, inégalités sociales…) ou les médias numériques pour lesquels sont notamment élaborées des cartes interactives multimédia.

En déployant ce projet, les universités partenaires bénéficient d’un apprentissage réciproque et contribuent à développer les compétences nécessaires aux emplois de demain. C’est dans ce contexte qu’elles ont créé, dès le début de MadAtlas, un double diplôme entre deux de leurs masters : le master « Information, communication, multimédia - ICM » pour l’UF et le master « Cultures et métiers du web - CMW » pour l’UGE. Sophie Moreau, géographe et coordonnatrice de MadAtlas, nous livre son expérience sur ce projet ambitieux.

Pourquoi avoir choisi de lancer un double diplôme

Le double diplôme entre les masters CMW et ICM a été initiée dès que nous avons réalisé que leurs enseignements étaient très proches et rendaient possible la création de passerelles. Le double diplôme est un point fort pour les deux universités : il renforce l’attractivité des masters et même celle des établissements. L’expérience internationale universitaire et professionnelle intéresse de nombreux étudiants. En plus d’obtenir deux diplômes, dans deux pays, ils bénéficient de mobilités incluant un stage ou un apprentissage à l’étranger. Le double diplôme est également enrichissant pour le corps professoral puisqu’il donne lieu à des échanges pédagogiques entre les universités. Pour étoffer leurs cours, les enseignants des deux masters partagent leurs méthodologies et leurs contenus. Pour certaines spécialités, ils se rendent même dans l’université partenaire pour faire cours, parfois en duo avec leur homologue. Deux professeurs malgaches sont d’ailleurs en ce moment à l’UGE dans ce cadre.

Concrètement, comment fonctionne ce double diplôme ?

Les étudiants en double diplôme réalisent et valident leur master 1 dans leur université d’origine, et leur master 2 dans l’université partenaire. Les étudiants français partent fin août à Madagascar, commencent par un stage de six mois, puis suivent de janvier à juillet les enseignements du master 2 ICM. Les étudiants malgaches sont quant à eux en alternance de septembre à août en France, puisque le master de l’Université Gustave Eiffel se fait en apprentissage en entreprise. 

L’inscription en double diplôme est sélective des deux côtés. En plus de vérifier les compétences, on insiste beaucoup sur la façon dont les étudiants se projettent dans leur vie à l’étranger, sur leur appréhension de l’environnement professionnel et sur la manière dont ils anticipent les éventuelles difficultés. Pour valider leur inscription, ils doivent avoir trouvé leur stage ou leur contrat d’apprentissage – pour les étudiants malgaches cela constitue une ressource indispensable pour financer l’année d’étude en France. Quatre étudiants malgaches et une étudiante française bénéficient de ce dispositif pour l’année 2024/2025 et nous visons le même contingent pour l’année prochaine.

Quels ont été les défis à relever pour mettre en place ce double diplôme

Ça a été assez facile du fait de la proximité des maquettes pédagogiques. L’homogénéité et la cohérence des deux formations ont été assurées grâce à des équivalences et quelques dispenses. Nous avons aussi bénéficié de l’expérience des équipes du master « Cultures et métiers du web » de l’Université Gustave Eiffel qui avaient déjà créé un double diplôme avec la Corée du Sud en 2015. Le principal défi a été d’aider les étudiants malgaches à trouver, depuis Madagascar, un apprentissage en France. La responsable de l’apprentissage de l’UGE est d’ailleurs actuellement à l’Université de Fianarantsoa pour présenter aux enseignants et aux étudiants le monde entrepreneurial français, le type d’entreprises à contacter et les compétences qu’elles valorisent. Nous créons également un réseau d’entreprises partenaires en France et à Madagascar.

Avez-vous un conseil à donner à ceux qui souhaiteraient créer un double diplôme international ?

Ne pas sous-estimer l’encadrement technique et administratif pour la mobilité et les stages. L’internationalisation d’une formation par le double diplôme était une nouveauté à l’Université de Fianarantsoa et ces étapes ont nécessité un travail conséquent. J’ajouterais qu’il est primordial d’avoir à l’esprit qu’un double diplôme demande chaque année des ajustements, pour mieux anticiper les problèmes rencontrés par les étudiants dans leur vie quotidienne, leur scolarité et leur expérience professionnelle.


Le projet MadAtlas est mené en partenariat avec l’Université Bordeaux Montaigne et l’IRD.