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Pêcheur à Palu, en Indonésie © Dianthus Saputra/ AFD
Alors que se tient ce 30 septembre la Journée mondiale de la mer, retour sur des projets emblématiques soutenus par l’Agence française de développement autour de ceux qui vivent de l'économie maritime.

« Gens de mer : au cœur des transports maritimes de demain », tel est le thème choisi en 2021 pour cette journée annuelle placée sous le signe de la mer. Partout dans le monde, la mer apparaît essentielle à l’emploi, et plus largement à l’économie des pays qui comptent sur elle et ses ressources pour nourrir ses populations, commercer ou se déplacer. Dans un même temps, la mer victime de la surpêche, des pollutions marines ou encore du dérèglement climatique  nécessite d’être protégée. 

Une équation parfois difficile à résoudre mais loin d’être impossible. En effet, si les intérêts des acteurs économiques, des scientifiques et des décideurs semblent parfois antagonistes, dans les faits, ils peuvent se compléter. L’emploi et les conditions de travail des gens de mer, qui regroupent les professionnels marins ou non-marins exerçant à bord des navires, dépendent largement de la santé des secteurs de l’économie maritime et de leur durabilité. Et inversement, les gens de mer sont essentiels à leur bon fonctionnement. Ainsi, on estime que 90 % du commerce mondial fait appel au transport maritime ou fluvial qui passe par les gens de mer pour l’exploitation des navires. 

L’Agence française de développement (AFD) œuvre dans ce sens afin d’aider les pays partenaires à soutenir les secteurs de l'économie bleue et les nombreux professionnels qui en dépendent.

Assurer la sécurité des gens de mer

Aujourd’hui, les gens de mer représentent la population la plus exposée du monde du travail au risque d'accident. Cette situation est due aux conditions de travail souvent hostiles en mer, à l'isolement et à l'impossibilité d'accès rapide à des soins, les risques d’accident étant dans tous les secteurs très liés aux conditions météorologiques et à la fiabilité des prévisions.

En Indonésie, les enjeux sont de taille. En effet, les trois quarts du pays sont constitués d'océans et de mers. On estime à 6 millions le nombre d’Indonésiens qui en dépendent pour se nourrir. Dans ce pays qui est le plus grand archipel du monde, les phénomènes météorologiques extrêmes (tsunamis, tremblements de terre…) rythment la vie de la population. C’est pourquoi l’AFD finance depuis 2019 un projet de météorologie marine en Indonésie. À travers un prêt et une assistance technique à hauteur de 65 millions d’euros, le projet vise notamment à améliorer des capacités de modélisation et de prévision en météorologie maritime, et à fournir des équipements utiles à l’observation et à la collecte de données. Autant de moyens permettant de fournir aux acteurs de l’économie maritime des bulletins fiables de prévisions et des alertes précoces, réduisant ainsi le risque d’accident en mer. 

La contribution des secteurs de l’économie bleue, et notamment la pêche, doit reposer sur une approche de gestion durable des ressources. En Tunisie, l’AFD, en partenariat avec l’Union européenne (UE), met en place un projet cherchant à soutenir le secteur de la pêche et de l'aquaculture à travers l'amélioration de la gestion des ressources halieutiques et aquacoles. Dès 2019, l’AFD s’est vu confier par l’UE la gestion technique et financière d'une subvention de 5,6 millions d’euros. Le projet finance la remise à niveau du navire océanographique national appelé Hannibal, un outil central dans les campagnes d’évaluation des stocks et dans le renforcement du dispositif national de suivi et de contrôle des pêches.

Des conditions de travail à améliorer

Toujours en Indonésie, l’AFD finance l’acquisition et la mise à niveau de navires de recherche océanographique polyvalents. L’occasion d’intégrer des normes internationales en matière de sécurité et conditions de travail des gens de mer : contrats de travail, repos et congés, santé et sécurité, conditions de vie des hommes et des femmes à bord (eau potable, repas, cabines, salles de bains, toilettes…), etc. Des formations spécifiques des techniciens et équipages sont également prévues.

En effet, la prévention des risques en mer passe par la formation des professionnels du secteur, mais aussi par le retrait des navires qui ne sont plus en état de naviguer, et une meilleure coordination des moyens de surveillance, de police de la mer et de secours. Au port, il s’agit de proposer des conditions d’accès à des infrastructures adaptées, équipées, sécurisées et contrôlées.

En République du Congo, un programme soutenu par l’AFD et l’UE vise à mettre à disposition des armateurs de la pêche industrielle et artisanale des infrastructures de débarquement, en parallèle d’appuis pour établir une gestion plus durable des ressources halieutiques incluant un audit technique approfondi de la flotte de pêche. Un système de surveillance et de contrôle de l’activité de pêche doit être mis en place. À cela s’ajoute la mise en conformité du port autonome de Pointe-Noire avec les standards internationaux (gestion des déchets, pollutions aux hydrocarbures, etc.)

Face aux phénomènes climatiques de plus en plus violents, les gens de mer doivent pouvoir s’adapter et faire preuve de résilience. Ainsi, à la suite du violent tsunami qui a touché l'Indonésie en septembre 2018, l’AFD a contribué à la distribution de 650 bateaux aux pêcheurs de la baie de Palu sur trois ans. Montant de la subvention : un million d’euros. Le projet, toujours en cours, prévoit aussi la mise en place d’activités de sensibilisation et de gestion des catastrophes ainsi que la replantation de mangroves. Un moyen de concilier économie littorale, résilience face aux phénomènes environnementaux et préservation des écosystèmes.

 


Le contenu de cette publication relève de la seule responsabilité de l’AFD et ne reflète pas nécessairement les opinions de l’Union européenne.