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Indonésie, météo marine
Un projet de renforcement des capacités dans le secteur de la météorologie marine vient d’être lancé en Indonésie. Objectif : faire face aux événements climatiques extrêmes de plus en plus fréquents et améliorer la résilience des populations côtières par la collecte de données.

Avec plus de 17 000 îles, l'Indonésie est le plus grand archipel du monde et un vaste domaine maritime qui constitue un élément majeur de l'identité, de la sécurité et du développement du pays. La hausse des activités maritimes dans ces eaux et les conséquences du changement climatique génèrent par ailleurs une demande croissante d'informations et de services fiables de la part de la BMKG, l’agence nationale de météorologie, de climatologie et de géophysique. Pour y répondre, l’institution souhaite développer ses capacités en termes de météorologie marine. 

Mieux anticiper les phénomènes extrêmes 

Le changement climatique constitue une menace sérieuse pour le pays, tant sur le plan socioéconomique que sur celui de l'économie, d'autant plus que 50 millions de personnes vivent à moins de 3 km des côtes. Le rapport du GIEC paru en 2018 prévoit ainsi une augmentation considérable des typhons, des pluies plus abondantes et des épisodes de sécheresse sur l’archipel d’ici quelques années. 

Le rapport souligne la nécessité de disposer de systèmes performants de collecte, d'analyse et de diffusion des données de météorologie maritime pour les populations et les secteurs exposés à ces phénomènes. Concrètement, l’idée est de pouvoir prédire et anticiper ces catastrophes, diffuser l’information suffisamment en avance pour limiter les dégâts et développer des innovations pour maintenir les populations et les acteurs côtiers et maritimes informés. 

Une mobilisation française continue 

Entre 2012 et 2015, le BMKG avait déjà entamé un travail de modernisation avec un projet de renforcement des capacités financé par le Trésor français, qui lui avait permis de muscler son réseau d’observation terrestre dans 33 provinces et de mettre en place un système d’information homogène à un niveau central (Jakarta) et régional (cinq centres régionaux).

Afin de poursuivre cet effort, un deuxième programme a été lancé le 19 décembre dernier pour mettre en place un système complet d'information, de prévisions météorologiques et climatiques, et de services maritimes aux utilisateurs. L'Agence française de développement (AFD) soutient ce projet par un prêt et une assistance technique pour un total de 65 millions d’euros, conformément à sa priorité stratégique dans le secteur maritime, notamment en matière de transport maritime, de pêche, d'océanographie et de météorologie marine. Le Trésor français contribue quant à lui à hauteur de 43 millions d’euros. 

Ce projet comprend l’amélioration des capacités de modélisation et de prévision en météorologie maritime, la fourniture d'équipements pour renforcer le système d'observation et la collecte de données, ainsi qu’un appui au BMKG dans la diffusion de ses produits aux différents acteurs de « l’économie bleue » et le renforcement de ses capacités. 

Des enjeux internationaux

Le projet contribuera en outre à améliorer les capacités de planification et d'adaptation des populations, des services de gestion des risques et des acteurs économiques maritimes, mais aussi à réduire les pertes économiques dues aux catastrophes naturelles et aux événements météorologiques récurrents. La surveillance et la connaissance de l'océan et du changement climatique seront améliorées pour anticiper les mesures d'adaptation et favoriser la résilience des populations les plus vulnérables aux risques climatiques.

« Le renforcement de l’agence nationale de météorologie est un projet structurant, se réjouit Adeline Souf, chargée d’étude à l’agence AFD de Jakarta. Six millions de personnes vivent directement de la pêche et 25 % du trafic maritime mondial passe par le détroit de Malacca. Si l’on ajoute à cela que la température de l’eau et des caractéristiques de l’air situé au-dessus des mers indonésiennes ont une influence sur les phénomènes climatiques comme les moussons asiatiques ou El Niño, on voit tout l’intérêt de renforcer les systèmes d’analyse climatologique en Indonésie. »