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Homme âgé Nouméa Nouvelle-Calédonie
En Nouvelle-Calédonie, le groupe AFD est partie prenante historique du financement de la quasi-totalité des principaux investissements hospitaliers. Son intervention en matière de santé a d’abord été orientée vers le sanitaire, avant d’intégrer le champ du médico-social en 2017. Depuis l’été 2022, cette orientation s'enrichit du projet « Bien vieillir en Nouvelle-Calédonie », qui vise à améliorer la prise en charge sanitaire dans un contexte de vieillissement massif de la population.

Pour répondre à l’enjeu que représente le vieillissement de la population en Nouvelle-Calédonie, le gouvernement a lancé en 2018 une mission pilotée par les trois établissements hospitaliers publics territoriaux (CHT, CHN, CHS) visant à réaliser un état des lieux de la situation globale des personnes de plus de 60 ans. À cette fin, l’AFD a financé l’étude « Bien vieillir en Nouvelle-Calédonie » à hauteur de près de 60 000 euros, afin de diagnostiquer le parcours de soins de la personne âgée néo-calédonienne et de formuler des recommandations pour améliorer la prise en charge des plus de 60 ans sur le territoire. Cette étude s’inscrit dans l’objectif stratégique n°4 du plan Do Kamo du gouvernement de Nouméa de mise en place de nouveaux outils au service de la gouvernance du système de santé. La démarche se donne pour but de déterminer la priorité des actions pour améliorer le bien-vieillir sur les quatre axes prioritaires identifiés (prévention, maintien à domicile, formation des acteurs et des aidants, réseau territorial).

Cet audit préliminaire a permis l'organisation du séminaire « Bien vieillir en Nouvelle-Calédonie », qui réunissait début septembre à la Communauté du Pacifique (CPS) plus d’une centaine d’acteurs des secteurs publics et privés, ainsi que de la société civile. Porté par le Groupement de coopération sociale et médico-sociale (GCSMS), les hôpitaux et cliniques du territoire et l’AFD, son objectif était d’élaborer un plan d’action à mettre en œuvre dès 2023. Les participants ont pu y mener une réflexion commune autour de quatre thématiques : la mise en place d’un réseau territorial, le maintien à domicile, la prévention, la formation des acteurs et le statut des aidants.


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Des actions concrètes pour une meilleure prise en charge des personnes âgées

« Nous avons joué le jeu du participatif, pour que tout ce qui ressort de ce séminaire ne soit pas abstrait et imposé, indique Jacqueline Bernut, présidente du GCSMS. Tout s’est très bien passé car tous les acteurs impliqués étaient motivés. »

Une cinquantaine de propositions concrètes ont émergé de ce travail collectif. Parmi elles, on retrouve la structuration du réseau territorial et son organisation, le développement de l’accompagnement aux actes de vie courante pour retarder la dépendance des personnes âgées, la création de procédures uniformisées pour les démarches des seniors (accessibles via un guichet unique), la rédaction d’un texte sur le statut des aidants, ou encore la mise en place d’un Salon du senior pour l’information et la prévention.

Ces propositions constituent les fondations d’un plan d’action concerté qui devrait être initialisé courant 2023. Thierry Santa, membre du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie chargé de la politique du bien-vieillir, assurait ainsi dans son discours de clôture du séminaire : « Le gouvernement s’impliquera dans la création d’un véritable réseau territorial, d’un guichet unique pour faciliter les démarches, mais aussi coordonner les institutions concernées par la dépendance des seniors. »


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Un besoin de repenser l'offre sanitaire calédonienne

Ce travail d'anticipation paraît cardinal pour la Nouvelle-Calédonie. Une étude de l’Insee réalisée en 2019 rapporte en effet un triplement des syndromes coronariens aigus et des AVC en dix ans. Par ailleurs, en 2030, un Néo-Calédonien sur cinq aura plus de 60 ans, avec un triplement du nombre des plus de 80 ans d’ici vingt ans. Pourtant, le taux d’équipement en structures pour personnes âgées en Nouvelle-Calédonie est bien inférieur à celui de l’Hexagone. Une étude de la Direction des affaires sanitaires et sociales (Dass) montre à ce titre que le territoire aurait besoin de 668 lits supplémentaires d’ici 2030 pour faire face aux besoins.

Les nouvelles orientations tirées de l’étude « Bien vieillir en Nouvelle-Calédonie » viennent consolider l’approche engagée par l’AFD sur le territoire. Le Groupe a en effet participé au financement de la quasi-totalité des principaux investissements hospitaliers (publics ou privés) : construction du Médipôle et du Logipôle, construction et équipement du Centre hospitalier du Nord (CHN), programme pluriannuel d’investissement du Centre hospitalier spécialisé (CHS) ou encore projet de regroupement des cliniques avec la construction du Pôle hospitalier privé (PHP).

L’AFD investit en outre le secteur médico-social depuis 2017 en soutenant les besoins d’investissements, mais également les études nécessaires à une meilleure structuration de la filière. Avec un total d’engagement de 180 millions d’euros, l’AFD a notamment contribué à la construction d’un Ehpad et d’une maison d’accueil de long séjour psychiatrique au Centre hospitalier spécialisé (CHS). Enfin, l’AFD a soutenu la construction d’un nouveau centre d’accueil de jour pour enfants polyhandicapés.