Le secteur de l’eau potable au Togo sort d’une longue crise qui s’est traduite par un retard conséquent dans le développement de ses infrastructures et réseaux. Le système de gestion du secteur connaît également nombres de défaillances qui font du Togo l’un des pays où le taux de desserte et la qualité du service sont les plus bas de la sous-région (chute de 39 % en 2007 à 33,89 % en 2010). C’est pour pallier ces dysfonctionnements que les autorités togolaises ont entrepris une série de réformes visant à redéfinir le cadre institutionnel et réglementaire du secteur.
Ce programme d’urgence est ainsi destiné à prolonger les précédentes interventions de l’AFD en faveur de l’eau potable en milieu urbain : le projet de renforcement de la production d'eau potable pour la ville de Lomé (1,2 M EUR en 2001, achevé fin 2004), le projet d'équipements hydrauliques et de gestion des consommations d'eau potable de Lomé (4,6 M EUR en 1998, achevé fin 2005) et le projet de fourniture d’un groupe électrogène destiné à sécuriser la production en eau potable de huit forages en période de délestage (0,4 M EUR en 2007, achevé en 2008).
L'objectif principal du projet est (i) de contribuer à l’amélioration du niveau de service et de production d’eau potable ainsi qu’à l’accroissement du taux d'accès à l'eau potable de la population de l'agglomération de Lomé, notamment dans les quartiers Nord et Est particulièrement mal desservis et (ii) d’inscrire la refonte du secteur de l’eau potable en milieu urbain et la Togolaise des Eaux dans une dynamique de développement durable.
Les composantes 1, 2, 3 et 4 du projet visent à effectuer une série de travaux d’infrastructures dans la ville de Lomé. L’objectif est triple : améliorer le niveau de service de la TdE, augmenter la capacité de production d’eau potable et réhabiliter les réseaux urbains endommagés. Il s’agit pour cela de :
- Réaliser 4 nouveaux forages, les équiper de nouvelles canalisations, tuyauteries, accessoires et nouvelles lignes électriques pour le raccordement des nouveaux forages au site actuel de production de Cacavelli, et renouveler et équiper 6 forages existants ;
- Améliorer le taux d’utilisation des forages : perfectionnement du système d’alimentation électrique, par la construction d’ateliers d’électricité et la fourniture et réhabilitation de groupes électrogènes, constitution de stocks de pièces de rechange et de pompes, et renforcement du système de maintenance des forages ;
- Conforter le rendement de distribution : maintien du rendement de distribution en parallèle du rétablissement de la continuité du service à travers le renouvellement de 3 000 branchements, de 5 000 compteurs et de 5 % du réseau actuel, estimé à 1 000 Km, et le renforcement de la maintenance du réseau ;
- Adapter les ouvrages d’adduction et de distribution à la demande : renforcement de la capacité de stockage sur le site de Cacavelli en passant de 6 000 à 9 000 m3, construction de 11 km de nouvelles canalisations reliant le site de production de Cacavelli à la zone Est de l’agglomération de Lomé et 3 km de nouvelles canalisations à la zone Nord, toutes deux non encore desservies, réhabilitations des réservoirs de l’Université et de Bè, aujourd’hui hors service ;
- La composante 5 du projet est un soutien renforcé à la TdE afin de consolider ses compétences de maître d’ouvrage, maître d’œuvre, exploitant technique et commercial grâce à l’intervention d’une équipe d’assistants techniques mobilisés sur 2 ans. Cet appui s’inscrit dans le cadre d’une réforme institutionnelle du sous-secteur de l’eau en milieu urbain : la TdE sera ainsi amenée à jouer un rôle spécifique de société d’exploitation du réseau d’eau, aux côtés d’une société de patrimoine en charge des investissements du secteur.
En parallèle de la refonte du cadre règlementaire et juridique de l’eau potable en milieu urbain, le projet prévoit un soutien à :
- La mise en application du Code de l’Eau ;
- La mise en œuvre de la stratégie de Gestion Intégrée des Ressources en Eaux au Togo (GIRE) qui vise à mieux connaître l’état et la disponibilité de la ressource et d’en favoriser un usage plus équilibré (activités agricoles, industrielles, systèmes d’accès à l’eau potable…).
Les travaux de réhabilitation et d’extension des réseaux d’adductions d’eau visent directement l’amélioration des conditions sanitaires et sociales à travers la délivrance d’un service essentiel urbain. La réforme institutionnelle en cours tend à rationaliser l’usage de la ressource en eau dans une logique de protection environnementale.
Améliorer l'accès à l'eau potable à Lomé - Liens -
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