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Développer l’accès à l’eau dans le district rural d’Isingiro, Ouganda
À la croisée de la politique publique ougandaise d’accès à l’eau et de la politique publique d’accueil des réfugiés, le projet vise l'amélioration des conditions de vie des habitants du district d’Isingiro, dans le sud-ouest de l’Ouganda, face à la Tanzanie.
Contexte

Au cours des trois dernières décennies, l’Ouganda a beaucoup investi dans l’amélioration du service de l’eau fourni à ses 45 millions d’habitants. Les résultats sont à la hauteur des efforts consentis. En dépit d’une croissance démographique supérieure à 3 % par an, le taux d’accès à l’eau a ainsi été multiplié par trois en milieu rural pour atteindre 70 %. En milieu urbain il dépasse 80 %, faisant de l’opérateur public NWSC une référence mondiale. Ces moyennes masquent cependant des disparités. Dans certains districts excentrés ou enclavés, moins de la moitié des habitants ont accès à une eau salubre. Douze de ces districts ont par ailleurs la particularité d’accueillir des réfugiés. À tout instant, des tensions autour de la ressource en eau peuvent surgir.

Dans ce contexte, le gouvernement ougandais a fait le choix de continuer à accueillir des réfugiés. Leur nombre atteint aujourd’hui 1,5 million et fait de l’Ouganda la première terre d’asile d’Afrique. Pour mieux relever le défi afférent, le gouvernement a formulé la politique Rehope (Refugee and Host Population Empowerment) visant à soutenir la cohabitation entre populations locales et réfugiées. Il appuie également le basculement d’une logique d’action humanitaire vers une logique de développement, en encourageant un passage de témoin entre le Haut Commissariat aux réfugiés (HCR) et l’opérateur public NWSC quant à la responsabilité du service de l’eau dans les zones d’accueil de réfugiés.

Descriptif

La population du district rural d'Isingiro comprend 20 % de réfugiés et le taux d’accès à l’eau y est deux fois plus bas que dans le reste du pays. Près de 350 000 habitants du district – 200 000 Ougandais (« population hôte ») et 150 000 réfugiés – bénéficieront du projet, la desserte conjointe de ces deux types de communautés en constituant la particularité. L’intervention proposée prolonge le projet Mbarara-Masaka (financement AFD : 120 millions d'euros) qui prévoit d’approvisionner en eau la ville de Mbarara par une adduction traversant le district d’Isingiro. Dans une perspective d’équité sociale, le gouvernement a voulu utiliser la nouvelle infrastructure pour mieux desservir le district traversé.

Le projet comprend deux composantes : une composante de travaux et de mesures d’accompagnement en milieu rural, et une autre dans les zones d’accueil de réfugiés Nakivale et Orushinga. Si les travaux de chacune des composantes sont conventionnels et similaires, les mesures d’accompagnement reflètent en revanche la spécificité des besoins d’une part dans les zones d’accueil de réfugiés, et d’autre part en milieu rural ougandais. Pour la composante « réfugiés », l’assistance technique sera de type maîtrise d’œuvre sociale, confiée à une ONG internationale. Un comité de pilotage réunissant l’Office du Premier ministre, le ministère de l’Eau, le HCR, la NWSC, l’AFD et l’Union européenne renforcera la coordination.

Impacts

Le principal effet attendu de ce projet inclusif est l’amélioration des conditions de vie des 200 000 habitants ruraux du district d’Isingiro ainsi que des 150 000 réfugiés qui résident dans ses zones d’accueil. Le second effet est la poursuite de la politique innovante du gouvernement ougandais en matière d’accueil des réfugiés via notamment une passation de témoin réussie entre le Haut Commissariat aux réfugiés et l’opérateur public NWSC pour la responsabilité du service de l’eau dans les zones d’accueil.

Le troisième effet attendu tient au fait que le projet est au cœur des problématiques d’adaptation au changement climatique. Il entend en effet substituer la rivière Kagera au lac Nakivale, le long duquel est située la principale zone d’accueil de réfugiés visée par le projet, comme ressource pour approvisionner la zone en eau potable. Cela permettra de réduire les prélèvements dans ce lac en voie d’assèchement et dont la qualité de la ressource se dégrade de jour en jour.

21/09/2021
Date de début du projet
20 ans
Durée du financement
District d’Isingiro
Localisation
79 500 000
EUR
Montant du financement
En cours
État
Ministère des Finances de l’Ouganda
Bénéficiaires
Union européenne
Cofinanceurs

Le contenu de cette fiche projet relève de la seule responsabilité de l’AFD et ne reflète pas nécessairement les opinions de l’Union européenne.