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Schadek Ndoukoula
Depuis 2014, Boko Haram amplifie les difficultés de la région de l'Extrême-Nord. Un plan d'urgence a été initié dans la foulée pour développer les infrastructures employant en priorité des jeunes et des femmes dans la région. Cette fois, l'Union européenne (UE) délègue à l'AFD 10 millions d’euros pour soutenir 20 projets d’ici 2019.
Contexte

La région de l’Extrême-Nord est, depuis 2014, durement éprouvée par les affrontements avec le groupe terroriste Boko Haram. Le conflit a généré un déplacement massif de personnes : 88 000 réfugiés nigérians et 240 000 déplacés camerounais. Cette instabilité régionale a aussi provoqué la flambée du prix des matières premières et l’inactivité des jeunes. Ces problèmes intensifient la pression sur une région déjà frappée par le changement climatique.

Dans le cadre du programme national de développement participatif (PNDP), un plan de 120 millions d’euros a été lancé en octobre 2014 pour remédier à la situation. Ces fonds seront destinés à construire des infrastructures employant en priorité des jeunes, plus susceptibles d'être recrutés par Boko Haram. En 2015 déjà, l’AFD avait accordé au gouvernement camerounais un prêt de 5 millions d’euros pour réaliser 11 projets dans l’Extrême-Nord. Un nouveau financement de l’UE de 10 millions d’euros, par le biais du Fonds Fiduciaire d'Urgence de l'UE pour l'Afrique, permettra de doubler le nombre de projets communaux pour 2019.

Descriptif

Depuis 2015, l’AFD s’engage donc aux côtés du Cameroun pour permettre aux populations de reconstruire leur région et de renouer avec l’emploi. D'ici 2019, les nouveaux projets communaux emploieront 3 500 jeunes. Ces chantiers à haute intensité de main d’œuvre (HIMO) sont conçus pour mobiliser des populations marginalisées – jeunes, femmes – sur des chantiers utiles à leur commune (puits, routes). À noter qu’un tiers du salaire de ces ouvriers sera versé sur un compte épargne afin de reconstituer une partie du capital perdu durant la crise régionale.

Le programme se charge de réunir les différents partenaires autour des projets HIMO. Des séances de sensibilisation à la méthode HIMO et à l'ingénierie sociale permettent de former jeunes, ONG et entreprises locales. Un plan communal de développement cible et répartit le financement vers les projets qui répondent au mieux aux finalités HIMO : l'emploi des jeunes et le développement d'infrastructures locales. Enfin, les ONG accompagnatrices – CARE International et CADEPI – reçoivent un appui technique pour aider les ouvriers à élaborer un projet d’insertion durable.

Impacts

L'objectif est d'aller plus loin que les engagements de 2015 et d'appuyer plus encore le redressement de l'Extrême-Nord. En janvier 2018, on note déjà plusieurs avancées : 14 chantiers d’infrastructures routières et hydrauliques en cours, 749 employés en plus. 

À terme, le programme vise à :

  • Favoriser l’insertion professionnelle des jeunes de la région par la création de postes sur les chantiers, débouchant sur une stabilisation des jeunes. L’objectif en chiffres : 3 500 emplois créés dont 1/3 de femmes, 2 500 jeunes réinsérés dans la vie professionnelle.
  • Lancer une vingtaine de projets d’infrastructures bénéfiques au développement local : réhabilitation de 80 km d’autoroutes, amélioration des capacités de stockage de l’eau à des fins agricoles.
  • Sensibiliser à la méthode HIMO : former plus de 100 acteurs locaux à la responsabilité sociale et à la formation, créer un guide HIMO diffusant les bonnes pratiques.

20/09/2016
Date de début du projet
20/06/2019
Date de fin du projet
33 mois
Durée du financement
Ndoukoula
Localisation
10 000 000
EUR
Montant du financement
En cours
État
MINEPAT
Bénéficiaires
Union européenne
Cofinanceurs

Le contenu de cette fiche projet relève de la seule responsabilité de l’AFD et ne reflète pas nécessairement les opinions de l’Union européenne.