Selon une enquête menée par la Wildlife Conservation Society (WCS), basée à New York, et l'Agence Nationale des Parcs Nationaux (ANPN) du Gabon, le pays compterait 95 000 éléphants, faisant du Gabon « le dernier bastion » des éléphants de forêt au monde. Au niveau africain, le Gabon abriterait à lui seul 65 % à 70 % de tous les éléphants de forêt du continent. Mais le niveau de braconnage dont cette ressource fait l’objet est relativement préoccupant : entre 2004 et 2012, près de 20 000 éléphants ont été abattus à l’intérieur et en périphérie du parc national de Minkébé, au Nord-Est du pays. Dans le même temps, le conflit hommes-éléphants a pris des proportions inquiétantes depuis les vingt dernières années, notamment dans les zones rurales. Au cours de la seule période de 2016 à 2020, environ 9 000 plaintes écrites et orales ont été enregistrées par les services du ministère des eaux et forêts.
Le projet Eléphant vise à lutter contre la criminalité faunique et le trafic d’ivoire au Gabon et dans la sous-région. Compte tenu de l’évolution du contexte de la cohabitation entre l’homme et les éléphants, l’approche visant à l’atténuation du conflit homme-éléphant a été renforcée dans les opérations. L’organisation du projet est articulée autour de 4 composantes rappelées comme suit :
- Composante 1 : finance la lutte anti-braconnage sur le terrain, à l’intérieur et autour des trois parcs nationaux du Nord-Est, en améliorant les moyens et les capacités des équipes d’intervention sur le terrain ;
- Composante 2 : vise à diminuer significativement le commerce illégal d’ivoire au Gabon, depuis le lieu d’abattage des éléphants jusqu’aux circuits de commercialisation, notamment en améliorant la coordination des différents services impliqués dans la lutte contre le commerce d’ivoire au Gabon et dans le cadre de la coopération sous-régionale ;
- Composante 3 : améliorera (i) les connaissances sur les éléphants au Gabon (nombre, mouvements migratoires) et (ii) l’efficacité de la lutte anti-braconnage par l’adhésion des populations à leur protection, grâce à la mise en place de clôtures électriques et la formation des villageois, la pose de collier GPS sur certains éléphants et le suivi de leurs déplacements ;
- Composante 4 : elle est dédiée à l’administration du projet.
La finalité du projet est de lutter contre le braconnage des éléphants et le trafic d’ivoire au Gabon. Plus spécifiquement, le projet aidera le Gabon à :
- Lutter contre le braconnage des éléphants sur le terrain, dans les aires protégées et leurs zones périphériques, en se concentrant de façon prioritaire sur le Nord-Est du pays ;
- Lutter contre les réseaux de commerce illégal d’ivoire au niveau national et régional ;
- Améliorer les connaissances sur les populations d’éléphants au Gabon et assurer l’adhésion des populations à leur protection.
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