Une grande partie de la population béninoise dépend du bois-énergie pour cuire ses aliments. D’après l’Inventaire forestier national (IFN) réalisé par le Bénin en 2007, la demande des principaux centres urbains atteindrait annuellement 1,13 million de tonnes d’équivalent bois et le commerce du charbon de bois représenterait un chiffre d’affaires annuel de plus de 35 millions d’euros.
Par ailleurs, la Stratégie de croissance et de réduction de la pauvreté (SCRP) béninoise met l’accent sur la nécessité de mieux gérer l’environnement, notamment les ressources forestières, de le faire avec la participation des populations et de sécuriser les terres. Ainsi, le Bénin a adopté en 2008 une stratégie nationale de mise en place des marchés ruraux de bois-énergie gérés par des structures villageoises, dans un contexte de décentralisation qui responsabilise les communes en matière de gestion de l’environnement, notamment des forêts.
La CoForMO (Communauté forestière du Moyen-Ouémé), initiatrice du projet, est née en 2005 de la volonté de cinq communes de s'associer dans la gestion de leur patrimoine forestier. Quatre nouvelles communes ont rejoint la communauté en 2012. La particularité et le caractère innovant du dispositif du projet CoForMO est d'organiser la gestion communale de forêts à caractère privé.
Le projet propose d’intervenir en synergie avec ceux soutenus par les autres bailleurs de fonds (Banque mondiale, Banque africaine de développement, coopération allemande) pour appuyer et développer la gestion participative des ressources forestières et l’intervention des communes, conformément à la stratégie nationale, sur le Moyen-Ouémé. Cette région couvre neuf communes qui s’étendent sur 3 millions d’hectares et dont les forêts occupent 70 % du territoire. Elle pourrait ainsi fournir un approvisionnement durable en charbon de bois d’au moins 100 000 tonnes par an.
Les résultats attendus sont nombreux :
- Contribuer à la mise en place d’un cadre légal, réglementaire et institutionnel favorable au développement des forêts communales.
- Renforcer les capacités des associations forestières communales dans le développement et la gestion des forêts.
- Élaborer des plans d’aménagement de domaines forestiers communaux (19 138 hectares couverts au 31 décembre 2014) et assurer leur mise en œuvre (mise à disposition des terres, formation des charbonniers, ouvertures de pare-feu…).
- Créer, reboiser (3 000 hectares), enrichir (1 000 hectares), protéger et exploiter durablement des forêts classées.
- Gérer durablement les forêts protégées au moyen de marchés ruraux de bois alimentés par des zones forestières aménagées.
- Promouvoir le développement local et des mesures d’accompagnement pour lutter contre la dégradation des forêts.
Le plan aura les effet sociaux, économiques, environnementaux et institutionnels suivants :
- Des recettes stables pour les communes et la création d’emplois durables.
- Une gestion forestière et la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
- Un renforcement des capacités des organismes forestiers et la mise en place d’un cadre légal, réglementaire et institutionnel favorable au développement des forêts communales.
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