Le littoral méditerranéen (26 000 kilomètres) est une aire de première importance sur le plan écologique. Les 25 000 variétés de plantes présentes sont principalement constituées, pour plus de la moitié, d’espèces endémiques. De plus, les aires humides qui composent le pourtour méditerranéen sont des zones naturelles de nidification et de repos pour les oiseaux migrateurs. Les principales atteintes à la biodiversité des zones humides et côtières méditerranéennes sont liées au développement mal contrôlé d’activités économiques polluantes, à l’urbanisation, à la pression touristique, à la pollution terrestre ainsi qu’à la surexploitation des ressources naturelles dont, en particulier, l’eau douce.
Le programme MedWetCoast relève de cette démarche déjà ancienne visant à concilier développement économique et préservation du littoral. Au Liban, le site d’Aammiq (280 hectares) est l’une des dernières grandes zones humides naturelles de la région. Il présente un intérêt majeur car il se situe sur un des plus importants couloirs migratoires du Proche-Orient. Sa disparition laisserait un vide d’environ 450 kilomètres entre les deux zones de repos et de nidification les plus proches (sud de la Turquie, lac Hula en Palestine). Le site de Tyr (390 hectares) est la zone sablonneuse la mieux conservée au Liban. La présence d’eau douce (de sources sous-marines, notamment) à proximité crée un habitat très riche, propice au développement d’écosystèmes particuliers. Par ailleurs, le site bénéficie du statut d’« aire protégée du domaine public ».
Initié en 1999, le programme MedWetCoast a développé une politique de protection des zones côtières humides et a apporté un appui aux sites pilotes de conservation des écosystèmes.
Ses objectifs spécifiques regroupent :
- L’adoption d’un cadre législatif relatif à la préservation des réserves naturelles.
- L’adoption et la mise en œuvre d’un schéma d’aménagement et de conservation des deux sites pilotes sélectionnés : à Aammiq, il s’agissait de trouver des solutions aux problèmes de pollution liée à l’agriculture (irrigation, drainage, pâturages, produits chimiques), à la chasse et aux autres activités de loisirs (randonnées) ; à Tyr, de lutter contre les dégradations liées à une fréquentation touristique incontrôlée (activités balnéaires), à la pollution agricole et industrielle, au prélèvement illégal de sable et à l’occupation illégale de certaines parcelles de terrain.
La gestion du projet a été confiée par le ministère de l’Environnement au Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).
Ce projet, d’une durée de cinq ans, a permis :
- Le classement en zone naturelle protégée du site d’Aammiq.
- La mise en œuvre des actions préconisées par le schéma d’aménagement et de gestion des sites.
- L’adoption par le gouvernement libanais d’une loi-cadre en faveur de la protection de la biodiversité des réserves naturelles.
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