Alors qu’au début du XXe siècle, la forêt couvrait encore 85 % de la Cordillère centrale, l’exploitation forestière s’est développée de façon intensive à partir des années 1930, laissant les sols fortement érodés. Le phénomène a perduré jusqu’en 1967, date à laquelle l’État a imposé l’interdiction de tout abattage d’arbre et la fermeture de toutes les scieries du territoire national.
Par ailleurs, à partir des années 1970, la ressource en eau est devenue un enjeu national, avec le lancement d’un vaste programme de construction de barrages hydroélectriques. C’est à cette époque qu’a été créée l’association sans but lucratif Plan Sierra, initiative publique et privée regroupant des industriels de la plaine du Cibao pour reboiser et préserver les bassins versants de la Cordillère centrale. Ces bassins restent aujourd’hui menacés par la déforestation, l’élevage intensif et les pratiques agricoles hautement érosives comme les cultures sur brûlis.
L’AFD appuie l’activité de Plan Sierra depuis 2001 à travers deux programmes successifs, qui se concentrent sur les actions dans le domaine de la conservation (reforestation pins et caféiers) et de l'utilisation durable des ressources naturelles de La Sierra (adductions d’eau villageoises), en contribuant parallèlement à diminuer la pauvreté et à promouvoir la participation des habitants de la région à leur propre développement.
Dans cette optique, des actions complémentaires sont mises en œuvre pour le développement de la zone :
- Appui à l’organisation d’une industrie locale du bois.
- Appui au crédit rural création d’activités génératrices de revenus telles que les cultures sous serres, les systèmes sylvopastoraux, l’écotourisme, etc.
Parallèlement, une subvention d’assistance technique est destinée, d’une part, au renforcement institutionnel de Plan Sierra et d’autre part, à la mise en place d’une coopération en faveur de professionnels haïtiens dans le domaine de la culture du café.
Les deux programmes successifs ont permis de développer la pépinière la plus moderne du pays qui dispose d’une capacité de production annuelle de plus de 4 millions de plantes et qui permet de couvrir les besoins de reforestation de la zone. En 2017, 9 700 hectares avaient déjà été reboisés.
Sept villages ont bénéficié d’un système de distribution d’eau, ce qui a profité à près de 1 000 familles.
Un fonds de garantie, auprès de deux coopératives de la zone, a permis à 700 familles de bénéficier de financements pour leur activité agricole, artisanale ou commerciale et l’amélioration de leur logement.
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