Le secteur énergétique du Pakistan, fort enjeu de développement économique, traverse une crise majeure. Les délestages sont courants et atteignent couramment 6 à 21 heures par jour. L'impact sur l'économie (estimé à une perte de 2 % à 3 % de taux de croissance du PIB) et les conditions de vie des populations est considérable. En 2013, le gouvernement a adopté un programme de réforme en cohérence avec les conditions de la facilité renforcée accordée par le FMI : ajustement à la hausse du prix du kWh pour assurer une réduction du coût budgétaire de soutien au secteur ; soutien aux investissements avec une priorité accordée aux sources d’énergie les moins chères : charbon et hydroélectricité.
L’hydroélectricité est en effet une source d’énergie économique et non émissive en termes de gaz à effet de serre. Le Pakistan dispose d’atouts considérables : un énorme potentiel inexploité, à la fois pour les grands barrages-réservoirs et les barrages au fil de l’eau (seuls 6 700 MW sont installés sur un potentiel de 54 000 MW) si bien que l’hydroélectricité ne représente que 30 % de la production électrique annuelle ; et un opérateur national public ayant une très bonne expertise, WAPDA (Water and Power Development Authority).
Co-financé par l'Union européenne, la Banque européenne d'investissements (BEI) et KfW, ce projet de réhabilitation de la centrale hydroélectrique de Warsak, d’une capacité de 243 MW et qui produit près de 1 000 GWh/an, apporte une contribution pour résoudre cette crise énergétique en permettant au gouvernement du Pakistan de conserver une capacité de production à la fois peu chère et non émissive. Situé dans le Nord-Ouest du Pakistan sur la rivière Kabul, ce barrage a été construit dans les années 1960 mais souffre aujourd’hui de la vétusté des équipements électromécaniques fortement érodés et de l’envasement du réservoir. Pour répondre à ces enjeux, le projet comprend trois actions:
- Des travaux de réhabilitation pour sécuriser la prise d’eau et renouveler l’ensemble des équipements électromécaniques ;
- La mise à niveau de l’atelier de maintenance ;
- Des mesures d’accompagnement sur la gestion des crues et la lutte contre la sédimentation.
- Étant raccordé au réseau national, le projet bénéficiera à l’ensemble de l’économie : Maintien et même augmentation d’une production électrique (de 1 000 à 1 144 GWh/an en récupérant de la hauteur de chute) bon marché ;
- Impacts économiques positifs : taux de rentabilité économique de plus de 20 % ;
- Impacts sociaux très positifs : projets communautaires dans les villages autour du barrage afin d’en partager localement les bénéfices et accompagnement dans la gestion des crues qui devrait améliorer la prévention et l’alerte en cas d’inondations ;
- Sur le plan institutionnel : le projet permet d’engager avec WAPDA un dialogue sur des sujets transversaux comme la gestion des crues et la gestion des sédiments.
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