Après une longue période d’apathie, le secteur hévéicole au Cambodge a connu, ces dernières années, une croissance soutenue. On estime aujourd’hui qu’entre 20 000 et 30 000 hectares d’hévéas vont être plantés chaque année, pour atteindre progressivement une surface maximale de 400 000 hectares en 2050. Toutefois, de nombreux planteurs utilisent aujourd’hui des souches de piètre qualité, ce qui se traduit par des rendements médiocres (environ 1 tonne par hectare et par an contre un rendement potentiel de 1,6 tonne par hectare et par an). Si rien n’est fait pour remédier à ce problème de qualité des jardins à bois, on estime que le Cambodge pourrait souffrir d’un déficit de production de 900 000 tonnes de latex sur la période 2020-2050, soit un manque à gagner de plus de 3 milliards de dollars (en prenant comme hypothèse un prix de vente du latex de 3,50 dollars le kilo). L’urgence de l’amélioration du secteur est mentionnée très régulièrement par les plus hauts dirigeants du pays. Le projet a pour objectif de réhabiliter et de mettre en conformité les jardins à bois d’hévéa, dans lesquels est produit le bois de greffe utilisé dans les plantations commerciales du pays.
Ce projet s’inscrit dans la lignée des appuis de l’AFD au secteur hévéicole depuis plus de quinze ans, dans un contexte de grand dynamisme privé et de relative inertie publique. Il doit permettre de maintenir une contribution efficace au développement du pays, mais aussi d’appuyer des exploitations familiales. Les objectifs du projet sont de :
- Améliorer le matériel hévéicole (les souches) disponible pour la filière, par une modernisation et une réglementation des jardins à bois .
- Permettre en priorité aux plantations familiales et privées, qui sont les plus affectées par l’utilisation de souches au rendement dégradé, de bénéficier de cette amélioration.
- Initier, mettre en place et valider le fonctionnement d’institutions pérennes réunissant l’ensemble des acteurs de la filière (administration, recherche et planteurs privés).
Cette mission de quatre ans s’articule autour de plusieurs composantes : l’inventaire des jardins à bois et la mise à jour des statistiques des plantations, la création d’une ou plusieurs pépinières pour anticiper la production de souches à remplacer, enfin une analyse clonale pour évaluer la qualité des souches disponibles dans les jardins à bois. Une sensibilisation auprès de l’ensemble des acteurs de la filière sur ces enjeux serait un plus.
Quatre impacts ont été identifiés :
- La mise à disposition de souches certifiées et de qualité permettant une productivité optimale.
- La mise en place d’un processus continu d’amélioration clonale et de renouvellement du parc hévéicole cambodgien à partir de matériel végétal certifié.
- L’amélioration clonale concrétisée, au niveau du jardin à bois, par la délivrance d’un certificat.
- Les 2,5 à 3,6 milliards de dollars de revenus pour la filière hévéicole d’ici 2050.
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