L’importance du secteur de l’eau pour l’adaptation au changement climatique du Maroc a été soulignée en 2015 lors de la publication de sa Contribution nationale (INDC) en vue de la COP21 et réaffirmée à la COP22 à Marrakech. Le pays est en effet soumis à un fort stress hydrique, amené à s’accentuer sous l’effet du changement climatique.
Depuis la Loi sur l’eau de 1995, le secteur de l’eau marocain a connu des avancées notables, en particulier en ce qui concerne la gestion intégrée des ressources en eau et l’instauration des principes « préleveur-payeur » et « pollueur-payeur ». La bonne mise en œuvre de ces principes, renforcés dans la nouvelle Loi sur l’eau de 2016, sera déterminante, alors même que les eaux souterraines des grands bassins versants du pays sont surexploitées.
L’objectif du projet est d’accélérer les investissements de dépollution industrielle en favorisant leur financement et leur accompagnement (via le déploiement d’une assistance technique adaptée) par le secteur bancaire, dans un contexte où les industriels commencent à mieux comprendre les enjeux et intérêts de tels investissements qui participent à la mise en œuvre de plusieurs politiques nationales (Stratégie nationale de l’eau, Programme national d’assainissement, Stratégie nationale de développement durable et politique climat).
Le projet s’appuie sur une démarche volontariste de la Banque marocaine du commerce extérieur (BMCE Bank of Africa) qui, dans une optique de finance durable, souhaite accompagner au mieux ses clients dans la protection de la ressource en eau. Il vise à faciliter l’émergence et le financement de projets publics et privés qui contribueront à préserver les ressources en eau et augmenteront ainsi la résilience du pays au changement climatique.
Ses objectifs principaux :
- développer la dépollution industrielle et les projets de recyclage et de réutilisation de l’eau au Maroc, en incitant notamment les industriels à mieux s’équiper,
- accompagner l’intérêt de la BMCE pour ce type d’investissements, en contribuant notamment à réduire les freins au financement de ceux-ci.
Le projet repose sur une double approche financière et technique :
- mise à disposition, en cofinancement avec la BEI, d’une ligne de crédit « bleue » de 20 millions d'euros qui cible les industriels privés et les opérateurs publics d’eau potable et d’assainissement clients de la BMCE Bank of Africa,
- d’une subvention d’accompagnement technique par l’AFD, d’un montant de 300 000 euros, afin de renforcer l’offre de financement et les capacités des équipes de la BMCE Bank of Africa dans le domaine de l’eau.
En finançant des projets visant à protéger la ressource en eau, le projet contribuera à l’adaptation du Maroc au changement climatique.
De par son caractère novateur, le projet pourrait être un catalyseur pour le développement de la dépollution industrielle, les projets de recyclage et de réutilisation de l’eau au Maroc en incitant les industriels à s’équiper et en permettant, a minima, une mise en conformité de ceux-ci avec les nouvelles normes marocaines.
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