Centrale électrique à biomasse d’Otjikoto NamPower

La Namibie est confrontée à deux défis majeurs : une forte dépendance vis-à-vis des importations d'électricité et une invasion généralisée de la brousse, où des arbustes et des petits arbres à croissance rapide couvrent environ 30 % du territoire. Cela réduit les services écosystémiques en dégradant les habitats fauniques, en modifiant les paysages, en limitant la recharge des nappes phréatiques (dans un pays déjà soumis à un stress hydrique) et en réduisant les zones de pâturage, ce qui est critique puisque l'agriculture est un employeur clé. 

La Namibie prévoit de restaurer 15,5 millions d'hectares de savane d'ici 2030 grâce à des mesures de récolte de broussailles, ce qui pourrait permettre de réduire les émissions de CO₂ de 2,3 MtCO₂e. La stratégie du pays repose sur l'utilisation durable des broussailles récoltées pour développer un secteur de la biomasse. La transformation des broussailles en produits tels que des copeaux de bois peut permettre une production d'électricité locale et fiable, soutenant ainsi les objectifs de la Namibie en matière de sécurité énergétique, de réduction des importations et de diversification du mix électrique avec 70 % d'énergies renouvelables d'ici 2030

La compagnie nationale d'électricité, NamPower, a l'intention de construire une centrale électrique à biomasse de 40 MW, alimentée par une chaîne d'approvisionnement en copeaux de bois certifiée FSC provenant de la brousse récoltée. Ce projet est un projet pilote, susceptible d'être reproduit dans la sous-région. La stratégie du projet consiste à développer un modèle économiquement et écologiquement viable pour lutter contre l'envahissement de la brousse.

Les composantes du projet sont les suivantes :

• Construction et mise en service d'une centrale biomasse de 40 MW
• Développement d'un secteur de récolte de biomasse durable certifié FSC et la réhabilitation des écosystèmes de savane et des zones de pâturage
• La maximisation des impacts environnementaux et sociaux, financée par une subvention du Fonds français pour l'environnement mondial (FFEM) et du Fonds d'action pour l'atténuation (MAF), qui vise à autonomiser les groupes locaux marginalisés grâce à la formation et à la professionnalisation.

• Production d'énergie nationale, contribuant ainsi à l'indépendance énergétique vis-à-vis des pays voisins
• Conservation de la biodiversité, gestion durable des ressources naturelles : le débroussaillage des buissons envahissants permettra de restaurer les zones de pâturage tout en conservant les espèces arbustives intéressantes sur le plan écologique, formant ainsi un système « en mosaïque » qui favorisera le retour des espèces des milieux ouverts et le maintien des espèces des milieux fermés, tout en réduisant la pression sur les ressources en eau.
• Adaptation au changement climatique : le contrôle et la récolte des buissons envahissants dans les savanes arides constituent une mesure d'adaptation qui favorise la recharge des nappes phréatiques et améliore la résilience du bétail grâce à une productivité accrue des pâturages.
• Égalité des sexes : le plan d'action du projet en faveur de l'égalité des sexes contribuera à réduire les inégalités entre les sexes.