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Chattogram Bangladesh
Situé sur la côte sud-est du Bangladesh, Chattogram, un des plus anciens ports naturels au monde, gère ses eaux usées avec difficulté. Pour faire face à une situation qui a des conséquences sur l’environnement, les autorités nationales prennent des mesures de plus en plus ambitieuses pour réhabiliter le système d’assainissement de la ville, avec le soutien de l’AFD.

Pendant des décennies, les effluents industriels et domestiques ont inondé les fragiles systèmes d’assainissement du Bangladesh et ont pollué les principaux cours d’eau du pays, en particulier lors des fortes pluies. Ces dernières années, le pays a amélioré ses services d’assainissement et d’eau potable et a quasiment mis un terme à la défécation en plein air, tout le monde n'ayant pas accès à des toilettes. Mais la situation n’a pas évolué partout de la même manière.

La ville de Chattogram génère par exemple 400 millions de litres d’eaux usées chaque jour. Ces eaux sont éliminées par plusieurs canaux vers le fleuve Borgang et la rivière Halda, jusqu'au golfe du Bengale.

En l’absence d’un système centralisé d’égouts et d’évacuation des eaux pluviales, Chattogram dépend de fosses septiques et de latrines, peu nombreuses et trop utilisées, notamment dans les quartiers informels où vit une grande partie de la population.

Menaces sur l'écosystème

Selon Mohammed Ibrahim, ingénieur et militant local depuis des décennies, si les constructions plus récentes disposent de fosses septiques, les eaux usées des maisons plus anciennes sont évacuées directement dans les canaux. En effet, un flux constant de déchets solides et de plastique bloque souvent le Borgang. 

« Toutes ces eaux usées menacent l’écosystème. Le problème est particulièrement grave lors de la saison des pluies car ces eaux usées se mélangent aux eaux pluviales, explique-t-il. Les poissons et notre écosystème sont gravement touchés. »


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Il affirme que les populations de moustiques, de plus en plus nombreuses, causent des ravages et que les habitants signalent des cas de problèmes cutanés inquiétants. Laila Ibrahim Banu, ancienne professeure de médecine et bénévole dans plusieurs associations caritatives locales, abonde dans ce sens : « Les gens tombent malades… »

Récemment néanmoins, la Chattogram Water Supply and Sewerage Authority (CWASA), l’autorité municipale chargée de la gestion de l’eau et de l’assainissement, a avancé sur un projet de création d’égouts dans toute la ville.

L’AFD et la CWASA unissent leurs forces pour l’assainissement de Chattogram

Selon son plan directeur rédigé en 2017, la CWASA prévoit de traiter les eaux usées de la ville grâce à six stations d’épuration, qui devraient couvrir 75 % des ménages.

L’AFD apportera un soutien financier à la CWASA pour la mise en œuvre de l’un de ces égouts dans le Nord-Ouest. Pour ce faire, elle s'appuiera sur son expérience dans le secteur de l’assainissement à Dacca. Il s’agit du premier financement de ce type pour un projet à Chattogram.


Découvrir le bilan Eau et assainissement 2023, également disponible en infographie


Résoudre les problèmes d’assainissement de Chattogram

Aujourd’hui, l’AFD soutient le chantier de la zone de collecte 5, dans le quartier de North Kattali. Son objectif est de soutenir les efforts du gouvernement visant à améliorer les systèmes d’eau et d’assainissement. Cette zone est l’une des six prévues dans la ville selon le plan directeur de la CWASA.  

D’ici 2030, cette initiative, mise en œuvre par la CWASA, proposera des services communs d’assainissement à environ 270 000 habitants. Elle permettra de les relier à un réseau de collecte de 93 km qui acheminera les eaux usées jusqu’à une station d’épuration. 50 000 autres personnes dans le quartier de North Kattali auront accès à des services d’assainissement de base, comme la gestion des boues de vidange. 

En réhabilitant ces infrastructures d’assainissement essentielles et en éliminant les eaux usées non traitées, ce projet permettra non seulement de réduire la pollution environnementale, mais aussi d’améliorer la santé, le bien-être et la qualité de vie générale de la population.

« Les organisations bénévoles doivent coopérer pour éduquer la population à ce système d’assainissement, explique Laila Ibrahim Banu. Et le gouvernement doit appliquer plus strictement la loi contre les personnes qui polluent l’environnement. » 

Protéger les communautés et les écosystèmes 

Le projet d’assainissement de Chattogram répond aux besoins immédiats de la population en matière d’assainissement et s’inscrit aussi dans un effort à long terme visant à rendre des villes comme celle-ci plus saines, plus résilientes et plus agréables à vivre.  

Le projet, soutenu par un prêt concessionnel souverain de 175 millions d’euros sur vingt ans accordé par l’AFD (signé en 2023), devrait arriver à son terme en 2030.