Créé en 1996 sous l’égide de l’OMS et de la Communauté du Pacifique (CPS), qui en assure la coordination, le Réseau océanien de surveillance de la santé publique (ROSSP) vise à améliorer les capacités de surveillance et de réponse des pays de l'Océanie aux crises épidémiques de façon durable. Une priorité dans une zone où le risque épidémique des maladies transmissibles est largement accentué par les effets du changement climatique et constitue un lourd fardeau en raison d’un manque d’infrastructures, de matériel et de personnel qualifié.
Quelles solutions face à la crise du Covid-19 ?
À ce jour, le Pacifique insulaire comptabilise 16 000 cas recensés de malades atteints du Covid-19 et 139 décès. Bien que la pandémie ne se soit pas répandue de manière alarmante, il est essentiel d’aider ces pays et territoires à l’endiguer tout en renforçant leurs capacités à moyen et à long terme afin de faire face aux risques futurs.
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C’est dans ce contexte que s’inscrit le financement additionnel apporté par l’AFD au réseau ROSSP le 17 novembre 2020. D’un montant de 2 millions d’euros, il permettra de continuer à développer les capacités de préparation, de riposte et d’adaptation aux effets du changement climatique sur la santé dans la région, via la mise en place de dispositifs robustes de surveillance de la santé publique et d’une offre de service cohérente, accessible à tous, pour la surveillance des maladies émergentes.
Répondre à l’urgence, tout en préparant l’avenir
« Notre plan de lutte contre les maladies transmissibles dans la région repose sur notre capacité à répondre aux besoins des pays dans l’immédiat, tout en préparant l’avenir, détaille le docteur Paula Vivili, directeur de la division Santé publique de la CPS. Le nouveau coronavirus a surpris le monde entier, et la pandémie a pu se répandre parce que beaucoup de pays n’étaient pas suffisamment préparés à y faire face. Nul ne sait ce que demain réserve en termes de santé, et dans une région vulnérable aux épidémies telle que le Pacifique, nous devons avoir les infrastructures en place pour faire face à toutes les éventualités. »
À court terme, cet apport de fonds supplémentaires permettra en priorité de fournir du matériel aux établissements de santé de la région, comme le précise Christelle Lepers, de la division Santé publique de la CPS, pour France Info : « Nous sommes là pour fournir des équipements, que ce soit des respirateurs ou de l’oxygène. Nous allons également fournir du matériel de protection individuelle au personnel hospitalier [...] et un peu plus d’équipements au niveau des laboratoires, comme des équipements PCR pour tester la population. »
Un quart du projet spécifiquement dédié au Vanuatu
Un quart du budget du projet sera spécialement dédié au Vanuatu, qui doit non seulement assurer le retour à la normalité suite au passage du cyclone tropical de catégorie 5 Harold en avril 2020, mais aussi faire face à la menace du Covid-19. Sur la base de l'expérience du cyclone tropical Pam, survenu en mars 2015, et compte tenu des efforts accrus qui sont nécessaires pour se préparer et répondre à la pandémie, ce soutien vise plus particulièrement l’appui à la surveillance, l’assistance en laboratoire et le soutien aux populations vulnérables du pays.
Pour Philippe Renault, directeur régional océan Pacifique de l’AFD à Nouméa, ce nouvel apport de fonds s’inscrit dans la continuité d’un engagement fort de la part de l’agence, qui soutient le ROSSP depuis sa création : « L’AFD s’associe aujourd’hui de nouveau à la CPS afin de renforcer les pays du Pacifique dans les domaines suivants : services cliniques, prévention de la lutte contre les infections, communication sur les risques, surveillance et diagnostic en laboratoire, lutte anti-vectorielle et atténuation des effets des catastrophes naturelles sur les communautés marginalisées, y compris les personnes en situation de handicap. »
Le projet, parallèlement à d'autres déjà existants financés par l’AFD, est mis en œuvre en collaboration avec les partenaires du ROSSP : ministère australien des Affaires étrangères et du Commerce (DFAT), Union européenne, Fonds Pacifique (France), ministère néo-zélandais des Affaires étrangères et du Commerce (MFAT) et Centres de lutte contre la maladie des États-Unis d’Amérique (CDC).

Ce projet est réalisé avec le soutien de l’Union européenne